Intervention de Bernard Gérard

Séance en hémicycle du 17 avril 2013 à 21h30
Projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Gérard :

De fait, si mariage il y a, mes chers collègues, la Cour européenne des droits de l'homme imposera le reste ; à moins, comme vous le dites à demi-mot, que vous ne régliez ces questions dans la future loi « Famille » ?

Nous nous opposons à cette perspective. Comment accepter qu'un enfant soit, par la loi, privé de père ou de mère ? La question des origines est au coeur de la construction identitaire : l'ignorer revient à bousculer les fondements mêmes de notre organisation sociale.

Comme nombre de personnes que nous avons auditionnées ou qui se sont exprimées contre l'ouverture de l'adoption et de la filiation aux couples homosexuels, je demeure convaincu que le rôle du père et de la mère ne sont pas interchangeables dans l'exercice de la parentalité.

Comment dire oui à votre texte alors que, depuis l'automne, vous dites non à tout ? Vous dites non au dialogue, non au débat, non à la mise en place d'une commission spéciale, non à la saisine du Comité national d'éthique, non à la mise en place d'états généraux sur la famille, non au référendum, non à la consultation du CESE, non aux arguments des manifestants réunis en masse dans le calme et le respect. Vous dites non au Parlement en bousculant le calendrier législatif à la dernière minute, et en vous octroyant la possibilité de légiférer par ordonnances sur ce texte majeur, pour lequel il n'est pas acceptable que le Parlement soit dessaisi de son pouvoir législatif.

Qui provoque, quand vous dites qu'il faut en finir très vite avec le débat pour revenir aux questions qui préoccupent les Français, à savoir l'emploi et le pouvoir d'achat ? Ces propos émanent de membres du Gouvernement et du président de notre assemblée. Chers collègues de la majorité, quel aveu sur l'incurie de votre politique depuis des mois ! Vos propos reflètent pleinement l'attitude de la majorité sur ce texte, qui consiste depuis le début à caricaturer les opposants, à s'agacer des débats de notre assemblée, à faire de mauvais procès d'intention, à minimiser les manifestations du 13 janvier et du 24 mars, et à refuser tout dialogue.

Depuis le début, vous êtes dans le symbole. Pour satisfaire ce dernier, vous construisez une fiction juridique qui entraînera de nombreuses conséquences, que vous semblez vous-mêmes bien incapables de mesurer, d'assumer et encore moins de maîtriser. C'est ce que nous voulons faire entendre. C'est ce que des millions de Français vous disent sans relâche.

Vos manoeuvres politiques et votre passage en force n'amenuisent en rien notre détermination à faire prévaloir l'intérêt de l'enfant sur celui des adultes, à faire prévaloir avant tout l'égalité des enfants devant le droit de grandir entourés d'un père et d'une mère. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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