Intervention de Marc Le Fur

Séance en hémicycle du 18 avril 2013 à 15h00
Projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe — Article 2, amendement 54

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur :

Mais votre conception de l'enfant, votre conception à vous, c'est celle d'une page blanche, sur laquelle vont s'imprimer l'éducation, l'école, etc. Tout cela compte, certes, mais nous sommes aussi les héritiers des générations et des générations qui nous ont précédés, qui ont fait des efforts, qui nous ont marqués, même si, de fait, nous les ignorons.

Ce qui me choque, dans cet article, c'est que, à l'occasion de l'examen d'un texte qui vise – j'adopte là votre point de vue – à résoudre le problème de quelques centaines, de quelques milliers de personnes, on modifie complètement les règles de notre système, pour l'ensemble des familles. Nos compatriotes l'ont compris : il ne s'agit pas simplement de régler l'affaire de quelques-uns, il s'agit de bouleverser l'organisation du nom patronymique pour l'ensemble.

De ce point de vue, c'est vrai, le Sénat a un petit peu atténué les choses. J'avais moi-même contribué – peut-être vous en rappelez-vous, monsieur le rapporteur – à dénoncer en première lecture les excès de ce texte. Il n'en demeure pas moins que, dans certains cas, on aboutira à des aberrations, c'est-à-dire à l'association de deux noms classés par ordre alphabétique. C'est, me semble-t-il, une aberration.

Un individu, ce n'est pas quelqu'un d'isolé, c'est aussi une personne humaine – je l'ai dit hier soir – qui doit se situer par rapport à autrui, par rapport à sa famille, par rapport à sa région, par rapport à son voisinage, par rapport à sa nation. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.) Son nom y concourt. On n'est pas des personnes isolées ! Rappelez-vous la première décision des adeptes de Pol Pot. Je ne vous confonds surtout pas avec ces gens-là, mais, malgré tout… Leur première décision, après la prise de Phnom Penh, a été d'interdire l'utilisation des noms. Cela voulait dire quelque chose ! Et l'on remplaçait le nom par le matricule.

Donc, le nom, ça compte, ça pèse, c'est déterminant et, pour la plupart de nos compatriotes, c'est une fierté. C'est même la seule fierté de beaucoup d'entre eux ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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