Intervention de Michel Herbillon

Séance en hémicycle du 23 avril 2013 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir de l'École nationale vétérinaire de maisons-alfort

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Herbillon :

Monsieur le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, je souhaite de nouveau vous alerter sur les difficultés budgétaires que rencontre un des fleurons de notre enseignement supérieur et de recherche, je veux parler de l'École nationale vétérinaire de Maisons-Alfort.

Un plan drastique de réduction des dépenses se traduisant par des suppressions de postes et des craintes pour la qualité de l'enseignement dispensé a été mis en place pour rétablir l'équilibre financier. Si des efforts de gestion sont sans doute possibles, le vrai problème de l'École vétérinaire demeure l'insuffisante dotation budgétaire dont elle bénéficie. Cette grande école, dont je rappelle qu'elle est la seule grande école française toujours installée sur son site d'origine, depuis Louis XV, donc depuis 1766, dispose d'un important patrimoine immobilier dont une grande partie est protégée au titre des monuments historiques. Or l'État n'attribue pas les moyens suffisants pour l'entretien et la sécurité des bâtiments. Certains d'entre eux sont en situation de délabrement avancé et n'offrent pas aux étudiants, enseignants, chercheurs et aux personnels des conditions de travail convenables. Quand l'État débloque enfin des crédits, ils sont insuffisants pour mener à bien la totalité d'une opération. C'est le cas, aujourd'hui pour le bâtiment Blin. Ce bâtiment historique abrite, vous le savez, la bibliothèque, le célèbre musée Fragonard, et des salles vétustes où des étudiants pratiquent les dissections et l'anatomie dans des conditions inacceptables. Ce bâtiment est en cours de restauration pour la première fois depuis 135 ans ! Mais seule la moitié des façades sera restaurée, faute de crédits suffisants. Quant aux fenêtres, elles n'auront même pas droit à un coup de peinture après 135 ans !

Lors de notre entretien, vous avez reconnu, monsieur le ministre, qu'abandonner ce chantier à mi-parcours était ubuesque. Or, depuis, vous m'avez adressé une lettre m'indiquant que vous ne dégageriez pas les crédits nécessaires pour achever cette opération. Vous comprendrez que je ne puisse accepter cette fin de non-recevoir ! L'avenir de l'École vétérinaire est, aujourd'hui, pénalisé par un manque structurel de moyens. La situation est telle qu'elle va perdre l'accréditation de l'Association européenne des établissements d'enseignement vétérinaire. De même, la création sur le site d'une école de chirurgie en lien avec l'université et l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris est aujourd'hui bloquée faute de financement.

Pour remédier à ces problèmes, je vous ai soumis par courrier, fin février, plusieurs propositions. Il convient d'abord d'envisager une double tutelle du ministère de l'agriculture et du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche. Vous avez en effet dit vous-même que vous ne pourriez plus accorder, en 2013, la même priorité budgétaire que celle qui avait été reconnue entre 2010 et 2012. Par ailleurs, je vous ai demandé d'organiser, sous votre présidence, une table ronde réunissant tous les acteurs concernés par l'avenir de cet établissement prestigieux, à savoir l'État, la région, le département et la ville de Maisons-Alfort, pour trouver des solutions pérennes permettant de sortir l'école de cette mauvaise passe.

Je vous demande donc, monsieur le ministre, de débloquer les crédits complémentaires pour achever la rénovation du bâtiment Blin, de nous dire la suite que vous entendez donner à mes propositions et de nous préciser vos projets permettant de garantir l'avenir de l'École vétérinaire.

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