Intervention de Bernard Gérard

Séance en hémicycle du 11 septembre 2012 à 21h30
Création des emplois d'avenir — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Gérard :

Madame la présidente, messieurs les ministres, mes chers collègues, tous ici sur ces bancs, nous partageons la même inquiétude face à la hausse du chômage et la même volonté d'y remédier. Tous ici, nous sommes déterminés à trouver des solutions pour notre jeunesse qui peine à trouver un emploi et qui perd confiance en l'avenir.

Néanmoins, nous divergeons sur les moyens d'y parvenir. Les contrats que nous propose la majorité aujourd'hui n'ont d'avenir que le nom. En effet, sans préjuger de leur mise en oeuvre, on peut d'ores et déjà, à la lecture des caractéristiques du dispositif présentées à l'article 1er du texte, émettre des réserves sur la pérennité et sur l'efficacité d'un tel dispositif.

Bien sûr il faut tout mettre en oeuvre pour aider les jeunes à nouer un lien solide avec le marché du travail, mais comment parler d'avenir quand il s'agit de contrats subventionnés à 75 % et quand ils sont destinés majoritairement au secteur public ?

Les collectivités territoriales vont être les premières concernées. Alors qu'elles doivent aujourd'hui faire des économies, car l'argent public manque, le coût de la mesure est estimé à 1,5 milliard d'euros.

Comment parler d'avenir aux jeunes quand seulement certains d'entre eux seront concernés ? Sur le principe le dispositif s'adresse aux jeunes de seize à vingt-cinq ans sans qualification avec des exceptions. Néanmoins, une approche territoriale est privilégiée, avec priorité donnée aux jeunes des zones urbaines sensibles, des zones de revitalisation rurale et de l'outre-mer.

Certes, les jeunes des quartiers sensibles qui ont décroché tôt du système scolaire doivent être accompagnés, mais que dire aux autres jeunes qui voudront entrer dans le dispositif et qui ne le pourront pas car les territoires prioritaires vont absorber la quasi-totalité des moyens ?

Combien de villes comprennent des quartiers où de nombreux jeunes sont sans emploi ? Accompagnés par les missions locales, ils ne sont pas en zone sensible ; ils ne seront donc pas prioritaires pour les emplois d'avenir. Cela est-il juste selon vous, qui prônez la justice sociale ?

Fort heureusement, demeurent pour ces jeunes les dispositifs mis en place au cours des dix dernières années, qui leur permettent de s'inscrire dans une véritable logique de formation et d'insertion professionnelle, au titre desquels les contrats d'apprentissage et de professionnalisation. Eh bien, monsieur le ministre, votre contrat d'avenir entre directement en concurrence avec le contrat d'apprentissage et en sonne la fin.

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