Intervention de Jean-François Mancel

Séance en hémicycle du 17 octobre 2012 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2012 à 2017 - projet de loi de finances pour 2013

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Mancel :

Vous y êtes contraint, dis-je. Alors vous avez dû user de votre brio, et nous l'avons retrouvé hier : pour éviter de parler du budget, vous avez fait le procès du passé pendant les quatre cinquièmes de votre intervention.

Quant à l'assommoir fiscal, vous l'avez découpé en trois temps : un premier temps en juillet, avec 7 milliards d'impôts supplémentaires ou de suppressions d'exonérations de cotisations – nos compatriotes qui font des heures supplémentaires l'ont constaté dès la fiche de paie du mois de septembre ; un deuxième mauvais coup fiscal dans ce projet de loi de finances pour 2013, avec 20 milliards d'impôts répartis entre les ménages et les entreprises, sans que l'on sache très bien encore comment vous allez manger les uns et les autres ; nous terminerons enfin avec le projet de loi de financement de la sécurité sociale, où tout le monde y passera de nouveau : les retraités ne seront pas épargnés, ni même les buveurs de bière !

Pour ces trois coups, vous avez choisi, par idéologie, de tout faire porter sur les recettes, sur les impositions, et rien sur les économies de dépenses publiques. Nos concitoyens en ont bien conscience : vous pouvez dire au Premier ministre qu'il est inutile d'essayer de faire croire à nos concitoyens que neuf Français sur dix ne sont pas concernés. Du plus riche au plus pauvre, nos compatriotes savent que, de toute façon, ils devront payer cash les dépenses et les promesses du candidat à la Présidence de la République François Hollande.

L'erreur fondamentale que vous avez commise, monsieur le ministre du budget, c'est de ne pas faire porter l'effort sur la dépense. Nous vous l'avons dit et la Cour des comptes vous y a exhorté dans tous ses rapports, mais cette réduction des dépenses n'a pas lieu. Vous utilisez l'impôt pour réduire le déficit, pour pratiquement les trois quarts de l'effort, tout en soutenant que vous diminuez tout de même les dépenses. Ce n'est pas vraiment le cas. Nous l'avions fait, nous, en 2012 : le président de la commission des finances se rappelle que nous avions réellement diminué les dépenses publiques, pour la première fois.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion