Intervention de Pierre-Alain Muet

Séance en hémicycle du 25 juin 2014 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2014 — Article 4 et état b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Alain Muet :

Le Gouvernement a pris des mesures structurelles qui auront des effets sur l’emploi. On sait que les allègements de cotisations nécessitent un peu de temps : on en observera les effets dans deux ou trois ans. Cela dit, un problème de court terme se pose car, depuis trois ans, la France sort, comme tous les pays européens, d’une récession dont le seul précédent est malheureusement celle des années trente. Or on ne sort d’une récession qu’en faisant repartir la demande. Et il existe une façon simple de relancer la demande, a fortiori lorsqu’il faut réduire les déficits : c’est de mettre l’accent sur les emplois aidés.

Quand vous créez un emploi d’avenir, vous créez du revenu et de la confiance : c’est exactement ce qu’il faut ! Je donnerai deux exemples, sinon historiques du moins pas très anciens, d’application de cette politique pour faire redémarrer l’économie : l’un sous un gouvernement de gauche, l’autre sous un gouvernement de droite.

L’exemple de gauche est la création des emplois jeunes. Quand, en 1997, on a mis en oeuvre rapidement les emplois jeunes, la France sortait de quatre années non de récession, mais de croissance lente : la croissance a redémarré, la confiance est revenue et l’économie a atteint des taux de croissance qu’aucun institut de prévision, ni même le ministère des finances, n’espérait.

Je prends un autre exemple à droite. Il s’est passé la même chose, plus modestement, sous l’impulsion de M. Borloo. En 2006, ce dernier a mis en place des emplois aidés traditionnels – ce n’étaient pas des emplois jeunes. Il s’est produit, à un degré moindre, ce que l’on avait observé en 1997 : la création d’emplois aidés a généré du revenu et a fait redémarrer l’économie. Six ou neuf mois plus tard, le secteur privé s’est mis a créer des emplois.

C’est exactement la stratégie qu’il faut mettre en oeuvre pour compléter une politique structurelle qui aura, elle, des effets à plus long terme. Cette stratégie n’est pas coûteuse, et elle est réversible. Elle présente un avantage : une fois que l’économie a redémarré, il est possible de réduire le stock des emplois aidés. Il se réduit tout seul, d’ailleurs : la plupart des bénéficiaires des emplois jeunes ont trouvé un emploi dans le privé. Cette politique a remis l’économie sur des rails. Nous touchons donc à un sujet essentiel de politique économique.

Notre but n’est pas de faire adopter un amendement, mais d’avoir ce débat, parce que nous avons besoin d’une politique économique qui marche sur deux pieds.

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