Intervention de Christophe Bouillon

Séance en hémicycle du 1er octobre 2014 à 21h45
Transition énergétique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Bouillon :

« Nous pensons avoir le temps, or aujourd’hui il y a urgence » indiquait le président François Hollande encore récemment à New York. Douze années se sont écoulées entre ces deux phrases. Entre-temps, les rapports du GIEC ont confirmé l’accélération du réchauffement climatique : en 2013, la concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère a battu un nouveau record. Entre-temps, le nombre des déplacés climatiques a atteint un seuil critique et dépasse désormais celui des personnes déplacées en raison des guerres. Entre-temps, le public a découvert les ravages de la déforestation, l’existence d’un continent de plastique dans l’Océan indien et les conséquences d’un accident nucléaire comme celui de Fukushima.

L’urgence est géopolitique, ensuite. Les conflits autour des ressources rares s’intensifient. Les guerres se déroulent aujourd’hui sur fond de pétrole, mais aussi de tungstène et de manganèse. Demain, elles auront peut-être lieu autour du seul territoire qui n’aura pas été submergé par la mer. Cette déstabilisation du monde suit la courbe de notre consommation de matières premières. Les conflits en Ukraine ou au Moyen-Orient nous rappellent l’exposition de notre pays aux tensions géopolitiques. Dépendre principalement d’une seule énergie n’est plus possible dans le monde dans lequel nous vivons.

L’urgence est économique, enfin. Les ressources en énergies fossiles ne sont pas infinies, nous le savons. Elles deviendront donc au fil du temps de plus en plus chères. De même, les terres rares qui font fonctionner nos appareils électroniques atteindront bientôt leur pic de production. Vous l’avez rappelé, madame la ministre : les atteintes à la biodiversité qu’entraîne notre modèle de production et de consommation se chiffrent en millions d’euros. Dès lors, la transition énergétique est le véritable choix économique raisonnable pour notre pays. Il l’est pour la compétitivité de nos entreprises, pour la restauration du pouvoir d’achat des citoyens et pour la santé des finances publiques.

L’urgence commande de prendre ensemble des décisions.

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