Intervention de Martial Saddier

Séance en hémicycle du 5 novembre 2014 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Mission Économie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartial Saddier :

La démarche a été consensuelle. Cela veut dire que, depuis plus de dix ans, à gauche comme à droite, aucun gouvernement n’a cessé de réaffirmer son soutien aux pôles de compétitivité.

L’idée était de dire que notre pays ne pouvait pas se passer d’industries, tournant ainsi la page d’une époque où l’on voulait nous faire croire que seuls les services pouvaient faire marcher notre économie. Il s’agissait d’identifier les secteurs porteurs d’avenir en matière d’outils de production. Nous avons donc souhaité labelliser ensemble ces territoires.

Monsieur le ministre, vous ne pouvez donc pas être le premier ministre de l’économie et de l’industrie à porter la responsabilité d’une diminution de l’accompagnement de ces pôles de compétitivité. Vous pouvez d’autant moins soutenir cette idée qu’elle arrive du jour au lendemain et qu’elle s’appliquerait à partir du 1erjanvier à des pôles de compétitivité qui sont audités et classés au niveau national en fonction de leurs performances au quotidien. De plus, nous savons tous que le coût du fonctionnement de ces pôles est extrêmement faible, car une grande partie de l’argent public est consacrée à la recherche et au développement – idée qui était au coeur de la création de ces pôles.

Pour terminer, je voudrais prendre un exemple. Je représente avec Lionel Tardy l’ensemble des pôles de compétitivité de la République ce soir, mais je ne peux manquer d’adresser un clin d’oeil particulier – c’est aussi le coeur qui parle – aux industries de décolletage de la vallée de l’Arve qui se tournent maintenant vers la mécatronique, soit le médical, l’industrie automobile et aérospatiale ou encore l’armement. Avec la baisse des financements, ce sont près de 40 000 euros en moins du jour au lendemain pour le budget de fonctionnement. Vous ne serez pas insensible à cet exemple, monsieur le président Brottes, vous qui êtes également attaché au développement de votre territoire.

Certes, on peut envoyer aux pôles de compétitivité un signal à court, moyen et long terme, s’il s’agit de participer à l’effort de redressement de la nation, mais leur demander un effort aussi subit et aussi violent, du jour au lendemain, sur leur fonctionnement, ce n’est tout simplement pas acceptable et c’est remettre en cause les investissements d’avenir pour construire l’outil de production de demain. C’est pourquoi, avec mon collègue Lionel Tardy, nous soutenons avec force l’amendement du rapporteur spécial.

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