Intervention de Catherine Lemorton

Séance en hémicycle du 31 mars 2015 à 15h00
Modernisation du système de santé — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton, présidente de la commission des affaires sociales :

On peut se demander si vous auriez subi les mêmes attaques si vous n’étiez pas une femme – parfois, je m’interroge. Votre homologue, Mme Bachelot, n’avait elle-même pas été épargnée en son temps.

Je tiens à saluer le travail d’un grand nombre de nos collègues qui, par leur implication, ont enrichi le texte. Je salue, à ce titre, l’investissement de la délégation aux droits des femmes et de la délégation aux outre-mer, qui ont apporté des contributions essentielles. Je voudrais également remercier les collaborateurs des députés, de l’opposition comme de la majorité, et ceux des groupes, qu’on ne salue pas assez, mais qui font le travail de l’ombre. Je salue aussi les rapporteurs qui, avec 77 auditions et tables rondes organisées sur près de 170 heures, ont permis d’améliorer le texte sur de nombreux points et de trouver des solutions concrètes pour répondre aux besoins et aux attentes des usagers, des associations et des professionnels de notre système de soins – preuve supplémentaire de l’attente suscitée par ce texte.

À l’issue de nos travaux en commission, le texte comporte désormais 69 articles additionnels et nous avons adopté 358 amendements, dont certains issus des rangs de l’opposition.

Je ne m’attarderai pas outre mesure sur la mise en place du tiers payant généralisé. Vous savez, madame la ministre, que je suis – nous sommes – à vos côtés depuis l’origine. C’est une mesure de justice sociale et de cohérence : on ne demande pas à des citoyens qui solvabilisent le système par leurs cotisations sociales et leurs cotisations complémentaires de faire encore l’avance des frais quand ils entrent dans le système de soins.

Je me permettrai simplement de vous faire lecture d’un extrait du courrier que j’ai reçu d’un habitant de Lille et qui m’a beaucoup touchée, au moment où j’étais moi-même l’objet d’attaques violentes, en juillet 2014 :

« Pendant une période de ma vie, pas si lointaine, j’ai fait partie de cette case, ni assez pauvre pour avoir la CMU, ni assez riche pour pouvoir toujours faire l’avance de frais. Quand j’en avais besoin et quand je n’y renonçais pas, je me rendais donc à un centre médical de la Mutualité française, à l’autre bout de la ville, pour consulter un généraliste.

« Je n’ai jamais pensé que les médecins soient des salauds assoiffés de fric, et suis sûr que la majorité des commentateurs libéraux ici auraient accepté de tirer mon chèque à une date ultérieure. Mais c’était une période d’instabilité financière où signer un chèque était pour moi une prise de risques permanente.

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