Intervention de Dominique Tian

Séance en hémicycle du 20 octobre 2015 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2016 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Tian :

, voilà une nouvelle fois un PLFSS pour rien ! Ce n’est pas notre collègue Jean-Frédéric Poisson qui dira le contraire !

Monsieur le secrétaire d’État, le quotidien Le Figaro décrivait dans son édition de ce matin la méthode que vous adoptez PLFSS après PLFSS, dans laquelle il voit l’une des clés de la longévité à la tête du ministère de la santé et des affaires sociales de Marisol Touraine – dont je regrette soit dit au passage qu’elle ne soit pas présente dans l’hémicycle à cet instant. D’une part, vous ne menez aucune réforme de structure, et laissez donc les déficits s’accumuler ; d’autre part, pour faire plaisir à la majorité parlementaire et au Président de la République, vous prenez quelques mesures marquées à gauche : je pense notamment à la généralisation du tiers payant et à la mise en place d’une protection universelle maladie – c’est une commande présidentielle – dont on ne sait pas combien elle coûtera puisque la mesure n’a fait l’objet d’aucune étude d’impact : on sait simplement que la carte Vitale sera donnée à vie – peut-être dès l’âge de douze ans, comme cela a été réclamé tout à l’heure. J’espère au moins, madame la présidente de la commission, monsieur le secrétaire d’État, que cette carte que l’on devra garder toute sa vie sera enfin sécurisée ! Cela ne coûterait qu’un ou deux euros par carte, et permettrait probablement d’éviter de nombreuses fraudes.

Ces mesures plombent les comptes de la Sécurité sociale : comme vous le savez, la dette sociale n’a cessé d’augmenter, et représente aujourd’hui 158 milliards d’euros, somme tout à fait considérable dont les Français n’ont d’ailleurs pas conscience. Je sais que ce propos déplaira à Catherine Lemorton, mais la Cour des comptes a commencé à travailler à une comparaison avec l’Allemagne : nous en parlons beaucoup en commission des affaires sociales. La Cour des comptes ne cesse de demander au Gouvernement de s’inspirer de la réussite allemande. Cela devrait nous amener à nous poser certaines questions !

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