Intervention de Didier Guillaume

Séance en hémicycle du 16 novembre 2015 à 16h10
Débat sur la déclaration du président de la république

Didier Guillaume :

Monsieur le président, monsieur le président du Sénat, monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les parlementaires, les 7, 8, 9 janvier et le 13 novembre, la France a été attaquée, la France a été visée, la France a été blessée, la France a été meurtrie. Mais la France est la France et parce que la France est la France, elle reste et restera debout.

En janvier ont été attaqués des journalistes, des juifs, des policiers. En novembre, c’est le tour de la culture, du sport, de la jeunesse – les forces vives. Ces attentats sont similaires : ils partent de la même lignée, de la même histoire ; ils partent de ceux qui veulent mettre à mal non seulement notre pacte républicain, mais notre pays.

Ils veulent abattre les symboles de la France, déchirer notre pacte républicain, abîmer notre façon de vivre.

Mais, mesdames et messieurs, chers collègues, après 1940, quand la France avait un genou à terre, l’âme de la Résistance s’est levée ; la flamme de la Résistance a brillé. Les Françaises et les Français se sont levés contre le nazisme : ils ont résisté. En novembre 2015, alors que la France a été attaquée par le fascisme, l’intégrisme religieux et le djihadisme, par Daech, je ne doute pas un instant que l’âme de la Résistance soufflera encore chez nos compatriotes, et que les Françaises et les Français sauront se dresser – notamment la jeunesse, qui a été visée, cette belle jeunesse que certains ont parfois tendance à stigmatiser, mais qui est l’avenir, la force, la joie de notre pays. Oui, cette jeunesse-là, ce sont les Résistants de demain.

Monsieur le Premier ministre, je salue la réaction de votre Gouvernement et du chef de l’État. Comme en janvier, ces réactions ont été rapides et à la hauteur. Le Président de la République le disait tout à l’heure : toute la puissance de l’État a été mise en oeuvre, toutes les mesures de sécurité ont été prises, tous les moyens possibles ont été employés, pour prendre les décisions fortes et indispensables que nos concitoyens appelaient de leurs voeux.

Mais pour cela – et cela a été dit par d’autres avant moi –, l’unité et la cohésion nationales sont absolument indispensables. Le rôle de ce Congrès, le rôle de tous les parlementaires français, est de montrer que nous sommes unis, que nous sommes pour l’unité nationale, que nous voulons défendre ensemble les valeurs de la République. Parce que nos concitoyens sont touchés, parce que certains sont abattus, nous ne devons pas nous diviser. Si Daech nous voyait nous diviser, alors il aurait gagné, et les Français seraient dans le néant. Oui, chers collègues, restons unis, à l’image de toutes ces Françaises et de tous ces Français qui se recueillent sur les lieux du drame – qui l’ont fait avant-hier et hier, qui le font en ce moment même, et qui le feront demain.

Outre l’unité, il y a aussi la solidarité : nous pouvons être fiers de toutes ces Françaises et de tous ces Français qui, vendredi, ont ouvert leur porte, qui ont accueilli des blessés, qui sont, samedi, aller donner leur sang. Oui, c’est cela, l’âme résistante de la France ; c’est cela, la fierté de la France : des femmes et des hommes, jeunes et moins jeunes, qui ne sont pas repliés sur eux-mêmes, mais ouverts sur les autres.

Tout à l’heure, le Président de la République a prononcé un discours fort. Notre groupe soutient évidemment son action. Il a évoqué trois niveaux. La France, d’abord : oui, nous devons assurer la sécurité de nos concitoyens ; nous devons leur démontrer que la puissance de l’État est là, que l’État saura répondre à leurs préoccupations et que leur sécurité sera assurée. Nous voterons, évidemment, la prorogation de l’État de droit (Rires et exclamations)…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion