Intervention de Thierry Mariani

Séance en hémicycle du 17 janvier 2013 à 9h30
Adhésion de la croatie à l'union européenne — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Mariani :

Sans refaire l'histoire des responsabilités, il faut avoir présent à l'esprit que la France ne dispose déjà plus que d'un seul commissaire, alors que l'ex-Yougoslavie en comptera deux, jusqu'à l'adhésion prochaine de la Serbie, du Monténégro, de la Macédoine, puis du Kosovo et de la Bosnie – il y aura au total huit états de l'ex-Yougoslavie. Même si les institutions doivent être réformées en vertu du traité de Lisbonne, tout cela prend à mes yeux des airs de jury de l'Eurovision !

L'actualité nous rappelle tragiquement l'absence de toute action politique. Mme Ashton a beau nous expliquer que, depuis deux ans, elle s'est saisie de la question malienne et qu'elle a fait voter des résolutions, nous sommes bien seuls, même si nous avons raison d'y aller.

En matière de politique de la défense, l'Europe est totalement absente. De même, dans le domaine économique et monétaire, en matière également d'immigration, le projet à vingt-sept – bientôt à vingt-huit – s'étiole et se fragmente, la communauté étant réduite pour l'essentiel à du libre-échange et, accessoirement, à quelques projets mis en place avec certains de nos partenaires.

À l'heure où un vingt-huitième État s'apprête à nous rejoindre, bientôt suivi d'autres États de l'ex-Yougoslavie, je voudrais, en conclusion, attirer votre attention, monsieur le ministre, sur la Moldavie, qui est sans doute le seul des États de l'ex-Union soviétique à avoir réussi sa transition démocratique, même si de très nombreux problèmes restent à régler. Je sais que vous recevrez bientôt le ministres affaires étrangères moldave. Cela vaut la peine, sans urgence, de suivre cet État, sans doute le plus proche de nous parmi les anciennes républiques soviétiques, qui a accompli de réels efforts et de réels progrès en matière de gouvernance.

Je voterai donc cette ratification, monsieur le ministre, mais sans enthousiasme, je le répète, et tout en m'interrogeant sur l'avenir de l'Europe. J'adhère évidemment à la résolution qui sera déposée par Pierre Lellouche au nom de l'UMP, car il me semble que le temps est venu, après l'adhésion de la Croatie, de nous demander ce que nous voulons vraiment faire aujourd'hui de l'Europe, quels sont nos projets et les ambitions de la France en matière de souveraineté. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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