Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 10 février 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Sortie du royaume-uni de l'union européenne

Manuel Valls, Premier ministre :

La seconde est celle de la libre circulation, principe fondamental qui ne saurait être remis en cause, et de l’accès aux prestations sociales. Ce qui est aujourd’hui proposé, c’est de clarifier certaines règles, de lutter contre les abus et les fraudes, et d’établir un mécanisme de sauvegarde pour les États qui subissent un afflux très important, et potentiellement insoutenable, de travailleurs d’autres États membres. Mais, ici encore, il ne peut y avoir ni chantage, ni remise en cause des valeurs fondamentales de l’Europe. Ensemble, à vingt-huit, nous devons trouver un compromis qui réponde aux préoccupations britanniques et qui permette à l’Europe de continuer d’aller de l’avant.

Je voudrais conclure avec une remarque plus globale et plus large. Nous devons aujourd’hui faire face à de nombreux défis : la crise des réfugiés, une crise majeure qui est toujours devant nous – Laurent Fabius aura l’occasion tout à l’heure d’évoquer la situation en Syrie – et qui risque de s’aggraver au printemps, avec le retour du beau temps en Méditerranée, qui pourrait favoriser les départs depuis la Libye ; la menace terroriste, qui oblige l’Europe à se protéger, notamment à ses frontières, poussant le ministre de l’intérieur à prendre certaines initiatives ; le défi que représentent la croissance et l’emploi, qui risquent de connaître un ralentissement du fait de la crise financière que le monde traverse.

Nous devons relever tous ces défis, qui sont sans précédent, en évitant les séparatismes ou les conflits entre pays du Nord et pays du Sud. Nous ne pouvons pas ajouter un conflit supplémentaire, une crise supplémentaire, avec le départ de la Grande-Bretagne. Mais c’est à la Grande-Bretagne qu’il appartient aussi de se rappeler qu’elle fait pleinement partie de l’Union européenne. Nul pays ne peut dicter ses conditions : nous sommes des partenaires et nous devons aller ensemble de l’avant.

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