Intervention de Sergio Coronado

Séance en hémicycle du 3 mars 2016 à 9h30
Lutte contre le crime organisé le terrorisme et leur financement — Après l'article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSergio Coronado :

Quel soulagement d’entendre le garde des sceaux, qui a vu naître ce débat aux États-Unis entre Apple et le FBI, s’exprimer ainsi ! À vous entendre, mes chers collègues, je me disais qu’au final, la dernière audition du FBI devant le Congrès avait donné lieu à un débat plus fin et nuancé. Il n’y a pas, d’un côté, des multinationales totalement insensibles à la violence terroriste, et de l’autre, des juges uniquement attachés à la découverte de la vérité !

Le contexte, qu’il convient de rappeler, est celui d’un espionnage de masse de la NSA – sans grande efficacité d’ailleurs, comme l’a rappelé son directeur, également auditionné devant le Congrès américain.

Depuis un certain nombre d’années, pour contrer cette situation, les messageries cryptées et très sécurisées se sont développées, pas seulement du fait d’Apple d’ailleurs. Rappelons également, à la suite du garde des sceaux, que nous avons accès au flux, ce qui constitue déjà une importante source d’information.

De surcroît, les opérateurs ne nous opposent pas un refus : ils nous renvoient à la décision technologique qu’Apple a prise pour sécuriser et rendre attractives leurs offres, à la demande d’ailleurs des acheteurs, essentiellement préoccupés par la sécurité de leurs connexions. Les utilisateurs veulent avant tout avoir un téléphone ou un ordinateur protégé.

D’ailleurs, réfléchissez à ce que pourraient devenir des codes ou des clés de décryptage entre les mains de régimes autoritaires, comme la Chine, la Corée du Nord ou la Syrie. À une époque, des entreprises françaises s’étaient brillamment illustrées en délivrant des outils de décryptage et de suivi au régime syrien.

Le débat n’est pas aussi simple qu’il a été posé. Agir au niveau national ne présente guère d’intérêt mais poser la question sous le seul prisme du combat de Goliath contre les grandes multinationales n’est pas la bonne méthode. Le sujet est beaucoup plus complexe. Il concerne nos libertés et je suis très étonné que certains parlementaires le présentent de manière aussi binaire.

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