Intervention de Michel Liebgott

Séance en hémicycle du 10 mars 2016 à 15h00
Interdiction de licenciement à la suite d'un congé maternité — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Liebgott :

Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, madame la présidente de la commission, madame la rapporteure, mes chers collègues, il en est des évolutions silencieuses et tranquilles comme des bonnes lois dans ce pays : loin du tumulte de la rue et du tapage de l’hémicycle, dans l’indifférence des médias, elles sèment pacifiquement les germes d’un progrès durable et, on vient de l’observer, quasi unanimement plébiscité. Ces pépites législatives recueillent ainsi l’assentiment de tous les partis et font taire, à quelques exceptions près semble-t-il, les rancoeurs idéologiques et caricaturales : l’hostilité patronale se mue en un consentement de raison, les organisations syndicales et des partis politiques sonnent à l’unisson leur enchantement. Ainsi en va-t-il de cette proposition de loi, dont l’initiative revient à nos amis et collègues radicaux et que je soutiens avec entrain.

Il y a aura bien cependant quelques dénigreurs, qui ne pourront s’empêcher de murmurer qu’il s’agit d’une loi mineure. Non ! Au contraire, ce texte concourt à plus de protection pour les salariées au retour de leur congé de maternité et s’attache à défendre une meilleure conciliation entre la vie familiale et la vie professionnelle. Il poursuit une finalité progressiste qui, dans le sillon des acquis obtenus dès le début du XXe siècle, améliore de manière substantielle les droits de toute une frange de la population marquée par des discriminations récurrentes et bien réelles.

À la veille de la journée internationale des droits des femmes, l’Organisation internationale du travail se fendait d’un rapport pour stigmatiser les inégalités que les femmes subissent sur le marché de l’emploi et l’inertie législative avérée depuis près de vingt ans. Le document précise que le taux mondial de participation des femmes à la population active est passé de 52,4 % à 49,6 % entre 1995 et 2015. Sur tous les continents, elles sont encore moins bien payées, plus précaires, surreprésentées dans l’économie informelle, moins protégées socialement.

En France, championne européenne de la fécondité – faut-il le rappeler ? –,…

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