Intervention de Henri Guaino

Séance en hémicycle du 29 janvier 2013 à 15h00
Projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHenri Guaino :

Le million de Français qui est descendu dans les rues de Paris le 13 janvier, parlant pour des millions et des millions d'autres qui n'avaient pu venir, n'a pas manifesté contre l'amour, ni contre la liberté, ni contre l'égalité des droits, ni contre le progrès. Il a manifesté pour défendre une institution aussi ancienne que la civilisation. Il a manifesté parce que dénaturer cette institution, ce serait bouleverser l'ordre social, non pas seulement pour les uns, mais aussi pour tous les autres ! (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.)

La plupart de ceux qui sont opposés à ce projet n'ont ni moins de coeur ni moins de générosité que ceux qui le soutiennent. Ils ne sont pas moins dignes de respect. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.) Ils savent que la société a changé, que les mentalités ont évolué, que la famille s'est transformée. Ils portent sur le monde un regard bienveillant. Ils ne veulent blesser personne. On avait dit qu'il y aurait des débordements, des outrances. Il n'y en a pas eu une seule ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

À ces Français simples et dignes, qui ne demandent au fond qu'un peu de respect, de démocratie et de République, n'allons-nous répondre que par ces deux mots terribles : « taisez-vous ! » ? (Rires et exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Qui peut croire que c'est possible ? (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP.)

« Taisez-vous ! » Qui peut croire que cela ne laissera aucune trace ? (Tumulte sur les bancs du groupe SRC.) « Taisez-vous ! » Qui peut croire que c'est possible ? (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP. – Vives exclamations sur les bancs du groupe SRC.) « Taisez-vous ! » Qui peut croire que la République n'en sortirait pas blessée ? (Rires et exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

Mes chers collègues, non seulement nous avons à nous prononcer sur un sujet qui n'est au fond, nous le savons bien, comparable à aucun autre, mais nous avons à le faire dans un de ces moments de l'histoire très particuliers où la politique se voit sommée de redonner un sens aux mots de civilisation, de civilité, de civilisé.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion