Intervention de Valérie Lacroute

Séance en hémicycle du 27 avril 2016 à 15h00
Questions sur la politique gouvernementale en matière d'emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Lacroute :

Madame la ministre, en 2012, François Hollande faisait de la jeunesse la priorité de son quinquennat. Quatre ans plus tard, malheureusement, la jeunesse est dans la rue et se sent trahie par un gouvernement qui lui propose, comme seules perspectives, le chômage et l’assistanat. Votre décision d’abaisser de 25 à 18 ans l’âge pour bénéficier des minima sociaux est un signal désastreux envoyé à la jeunesse.

Les jeunes, vous le savez, n’ont pas besoin de l’aumône de l’État. Ce qu’ils veulent avant tout, c’est du travail. Du reste, les emplois d’avenir n’ont d’avenir que le nom. Même s’il faut reconnaître que vous avez atteint vos objectifs quantitatifs, d’un point de vue qualitatif, le compte n’y est pas. Ce dispositif a surtout servi à sortir temporairement une partie des jeunes des statistiques de Pôle emploi. Je ne comprends pas votre obsession à mettre en place des emplois aidés, qui fonctionnent mal, au détriment de l’apprentissage, pourtant une voie d’excellence pour les jeunes désireux d’apprendre un métier.

Une des premières décisions du Gouvernement en 2012 – vous l’avez citée tout à l’heure – a été de diminuer les crédits alloués à l’embauche des apprentis, cassant ainsi la dynamique que nous avions commencé à lancer sous le quinquennat précédent. Ce choix est incompréhensible quand on sait que – vous l’avez également souligné – 70 % des apprentis trouvent directement un emploi à la fin de leur formation et que le taux de chômage des jeunes en France atteint 25 %.

Notre système est en panne et a besoin d’être réformé en profondeur. Il faut redorer l’image de l’apprentissage, trop souvent comparé à une voie de garage pour les élèves décrocheurs, mettre fin à la lourdeur des contraintes administratives, qui dissuadent les entreprises de prendre des apprentis, et rétablir les classes de préparation à l’apprentissage en quatrième et en troisième, ce qui permettra aux élèves le souhaitant de mieux se préparer au monde de l’entreprise.

Madame la ministre, quand allez-vous réellement encourager l’apprentissage des jeunes plutôt que l’assistanat ? Quand allez-vous enfin lever les freins qui entravent l’accès des jeunes au monde du travail ?

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