Intervention de Jean-Frédéric Poisson

Séance en hémicycle du 30 janvier 2013 à 15h00
Projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe — Motion référendaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Frédéric Poisson :

Monsieur le président, mes chers collègues, avant d'évoquer le fond de la motion excellemment présentée par Laurent Wauquiez, je m'adresse solennellement à Mmes les ministres.

Je regrette que le droit d'expression, formellement reconnu par le règlement de notre assemblée, c'est-à-dire le droit de défendre des motions, et donc des avis différents, soit considéré par vous, mesdames les ministres, comme un prétexte. Le droit fondamental de l'opposition, dans cet hémicycle comme ailleurs, c'est de faire valoir ce à quoi elle croit, et si le règlement prévoit que nous nous exprimions dans un temps donné, nous le ferons, que cela vous plaise ou non, et jusqu'au bout de ces débats ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Je regrette aussi – je ne parle pas pour le président de la commission des lois, pour lequel j'aurai un mot tout à l'heure – que, pour expliquer votre position sur l'interprétation de la Constitution, vous n'ayez fait référence qu'à deux constitutionnalistes dont les orientations politiques personnelles, au demeurant parfaitement respectables, sont connues. Il y a beaucoup de professeurs de droit constitutionnel, madame la ministre, qui ne partagent pas votre avis. J'aimerais que, dans ce débat, la diversité d'opinions ait une place et qu'elle soit reconnue comme telle. Cette façon monolithique de présenter les choses comme si c'était la vérité ne convient pas à la nature de notre débat. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Enfin, cher président de la commission des lois, je regrette les mots que vous avez prononcés à l'encontre de notre collègue Wauquiez. Comme disait le cardinal de Retz, en politique comme en amour, on ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment ! Vos propos étaient suffisamment habiles pour que, derrière l'amabilité de leur ton, on puisse déceler une certaine forme d'ironie. (« Oh ! » sur les bancs du groupe SRC.) Eh oui, le président de la commission des lois pratique volontiers l'ironie. D'ailleurs, il en sourit, car il le sait bien, et je suis l'une de ces cibles préférées !

Lors de la première réunion de la commission, monsieur le président, il y avait à peine assez de sièges pour que tout le monde puisse s'asseoir, et vous avez failli lever la séance pour cette raison. Il est bien normal que des collègues qui ne siègent pas dans cette commission participent moins que d'autres à ses travaux. Il est tout aussi normal de les retrouver dans cette discussion, et nous nous en réjouissons. Monsieur le président, je ne crois pas que ce soit seulement le cas de M. Wauquiez. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Sur le fond…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion