Interventions sur "sucre"

19 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDelphine Batho :

Mais le plus dramatique, c'est la conséquence concrète du texte : vous aurez beau écrire dans vos arrêtés de dérogation que seule la culture de betterave à sucre sera concernée, dans la nature, les choses ne se passeront pas de cette manière. Les néonicotinoïdes sont en effet incontrôlables dans l'espace et dans le temps ; leur utilisation sur 400 000 hectares pendant au moins trois ans signifie que dans les régions concernées, l'ensemble des terres – eau, sols, rivières, haies, plantes des autres productions agricoles mais aussi fleurs sauvages – seront ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Travert :

Nous sommes à la croisée des chemins. Nous avons la responsabilité de prendre une décision qui aura des répercussions sur une filière, celle de la betterave, mais qui affectera aussi des agriculteurs, des entreprises et des territoires, ainsi que notre souveraineté alimentaire, notre production sûre, saine et durable de sucre en France. Je me souviens qu'à l'été 2017, un intervieweur de matinale d'une chaîne d'informations peu connue pour son sens de la nuance m'avait interrogé sur l'existence supposée d'un projet de loi qui remettrait en cause l'interdiction des néonicotinoïdes. J'avais évidemment répondu par la négative. J'avais précisé que nous devions cependant demeurer vigilants quant à l'existence éventuelle d'...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Travert :

...agements de la France pour réduire l'impact et l'utilisation des produits phytosanitaires. Il n'est pas question de remettre en cause ces engagements ; il s'agit de répondre à une situation sanitaire inédite. Le virus de la jaunisse qui s'attaque aux betteraves entraîne une baisse de rendement de 30 à 50 %, conduisant les industries de notre pays à produire cette année 600 000 à 800 000 tonnes de sucre de moins que les précédentes. Le Gouvernement prend donc ses responsabilités et propose un plan de soutien ambitieux, selon les principes suivants : un programme de recherche renforcé pour accélérer l'identification d'alternatives ; l'examen des pertes de rendement de la campagne 2020 et de la question des indemnisations ; les engagements des industriels pour pérenniser la filière et maintenir e...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Travert :

J'ai, comme vous tous, beaucoup échangé sur ces questions avec les professionnels de la filière : chacun reconnaît que nous devons sortir de cette situation par le haut en apportant des garanties fermes et précises ; chacun souligne que face à des pertes de rendement importantes, les agriculteurs feront un choix rationnel et ne replanteront pas, entraînant ainsi la disparition de la filière sucre française – ce qui est inconcevable. Notre modèle agricole n'est pas à bout de souffle. Il est en pleine transformation agroécologique, engagée depuis 2013, et en plein progrès ; notre agriculture est reconnue comme une des plus sûres et des plus durables au monde. Beaucoup de collègues pourraient parler des heures des aspects techniques du problème. La France n'est pas un cas isolé : onze autre...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Dive :

Voilà plusieurs années désormais que la filière betterave à sucre est plongée dans une crise structurelle, la crise de son modèle. Les fermetures de sucreries ne surprennent plus et le nombre de ceux qu'on appelle trivialement des planteurs est en baisse. J'étais moi-même, en février 2019, aux côtés des centaines de salariés de la sucrerie d'Eppeville en Picardie qui venait d'annoncer sa fermeture. En France, la filière sucre – hors planteurs – représente 45 00...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Dive :

… une betterave ne fait pas de fleurs et n'intéressera donc jamais une abeille. Et si malgré tout, un jour, vous me trouvez du miel de betterave, c'est qu'il a été coupé avec du sucre par son producteur ou son revendeur. Je reste néanmoins sensible et attentif aux messages et aux craintes des apiculteurs de France, de ceux que j'ai pu rencontrer dans l'Aisne, premier département producteur de betterave sucrière, comme de notre collègue du groupe Les Républicains, Robert Therry, seul apiculteur de cet hémicycle, …

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Millienne :

... même s'il est compliqué à assumer médiatiquement, est pourtant indispensable. Il s'agit de prendre nos responsabilités, car nous ne pouvons pas nous résoudre à voir disparaître un fleuron de notre économie et une filière entière, faite de femmes et d'hommes qui font la fierté de la France. Bien sûr, nous pouvons faire comme la majorité précédente et considérer que les agriculteurs et la filière sucre en France n'ont qu'à se débrouiller. Mais on voit bien le résultat : une interdiction a été formulée sans qu'aucune solution de rechange ne soit recherchée ; aujourd'hui, nous sommes au pied du mur et devons légiférer dans l'urgence. Car si nous ne le faisons pas, si rien n'est fait, les agriculteurs vont progressivement abandonner ce type de culture au profit d'autres cultures plus résistantes a...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

...ien d'autres, à d'autres échelles, dans le monde paysan, marqué par sa tradition coopérative et mutualiste. Il y a enfin des ressources que je m'étonne de ne pas avoir entendu évoquer : je pense à celles liées au partage de la valeur, à la loi EGALIM que vous avez fait voter, monsieur Travert, lorsque vous étiez ministre. Qui a bénéficié des dérégulations fabuleuses du cours de la betterave et du sucre ? Comment sommes-nous passés de 40 à 20 euros la tonne de betterave et de 600 à 300 euros la tonne de sucre ? Qui a engrangé ce bénéfice ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

...onomisé près de 600 millions d'euros – nous avons présenté notre plan B sans disposer de toutes les données, nos chiffres peuvent donc être discutés à 10 ou 20 % près, mais ils ont le mérite de constituer une contribution au débat. En tout cas, il ne paraît pas indécent, dans l'esprit de la loi EGALIM, de demander aujourd'hui un partage de la valeur, un effort exceptionnel, aux industries dont le sucre est la matière première, car l'argent dont nous parlons n'a bénéficié à aucun travailleur de l'industrie agroalimentaire ni à aucun travailleur : tout laisse penser en revanche qu'il est directement allé aux dividendes de ceux qui bénéficient d'une mondialisation sans foi ni loi. En la matière, je veux laisser libre cours à votre imagination, mais prenons l'exemple des sodas. La taxe votée en 20...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLise Magnier :

En effet, quelle est la réalité ? La France est aujourd'hui le leader européen du sucre, et la chute vertigineuse des rendements, liée à la jaunisse et au puceron vert, pourrait provoquer la disparition totale de la filière. Les planteurs de betteraves sucrières ont su résister à la fin des quotas et à la concurrence internationale qui se fait de plus en plus rude, mais ils ne résisteront pas à une telle chute de rendement. En tant que législateurs, posons-nous les bonnes questions...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLise Magnier :

...munes rurales. L'agriculture est un rempart contre la fracture entre l'urbain et le rural, grâce aux emplois qu'elle permet de maintenir dans nos territoires. Aujourd'hui, il n'y a pas que les grands industriels sucriers qui nous regardent ; il y a aussi des salariés qui s'inquiètent pour leur avenir. Nous n'osons imaginer que l'on puisse laisser la concurrence internationale capter le marché du sucre alors même que nous savons que dans une grande majorité de pays, les conditions de culture de la canne à sucre sont bien plus néfastes pour l'environnement qu'en France.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

C'est dit et cela me préoccupe, car je trouve que la voix des apiculteurs de France doit être relayée. Le plan en faveur de l'apiculture française que vous dites vouloir lancer, monsieur le ministre, il faudra lui donner les mêmes moyens que ceux qui seront consacrés à soutenir l'industrie du sucre. Comme le rappelait Jean-Luc Mélenchon – je le répète, je trouve qu'une partie de ses arguments sont recevables – , les néonicotinoïdes sont 7 287 fois plus toxiques que le DTT, selon une source du Centre national de la recherche scientifique – CNRS. Ce n'est pas une invention. Personnellement, tout cela m'interpelle. Je déciderai de mon vote final, demain après-midi, en fonction de la teneur d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Oui, il s'agit bien de lobbies et absolument pas d'un quelconque problème agronomique insoluble. Ce projet de loi vise uniquement à préserver les revenus des multinationales du sucre – dont vous êtes le VRP, monsieur le ministre.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Ce n'est pas une question de rendements réduits par un puceron et la jaunisse de la betterave : les rendements ont doublé en vingt ans ! Ce n'est pas une question de souveraineté alimentaire, pure imposture, mensonge éhonté : seulement 50 % du sucre produit en France y est utilisé, et à peine 10 % termine dans nos assiettes. Le problème, c'est le prix payé aux agriculteurs, toujours moins rémunérateur, sous l'effet de la dérégulation du marché et de la fin des quotas, voulues par les industriels du sucre – ce sont eux qui étranglent la filière et ses producteurs. Le problème, ce n'est pas non plus les prétendus 46 000 emplois de la filière...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLoïc Prud'homme :

Ces pesticides sont 7 000 fois plus toxiques que le DTT et ont une persistance dans l'environnement qui peut aller au-delà de vingt ans. Je vous passe les effets sur la santé des gens, vous vous en fichez comme de votre propre cohérence. Monsieur le ministre, depuis l'examen du texte en commission, vous essayez d'endosser le rôle du sauveur d'une filière, héros du sucre de nos yaourts, tout en essayant de nous vendre votre scénario d'une dérogation temporaire : Julien et les abeilles, série en deux épisodes.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

...re-échange. Contorsions pour prétendre défendre des producteurs et leurs revenus agricoles, alors que l'on renonce, au niveau national comme au niveau européen, à les protéger grâce à des outils et à des interventions publiques. Contorsions pour défendre l'emploi de la filière de transformation sucrière, alors que rien n'a été fait pour éviter la disparition cette année de quatre des vingt-cinq sucreries implantées sur le territoire national. Contorsions pour affirmer être impuissants à accompagner la transition et à assurer l'indemnisation des pertes de récoltes, tout en refusant de mettre en place un véritable régime public d'assurances contre les risques climatiques, sanitaires et environnementaux, ainsi que le groupe GDR l'a proposé dans une proposition de loi que je vous ferai passer. ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Monsieur le ministre, plutôt que de vous déplacer des vertèbres par ces multiples contorsions, il serait plus simple et plus efficace de retirer ce texte de régression, afin que nous trouvions collectivement les moyens d'accompagner durablement nos betteraviers, tout en faisant une analyse précise et objective de la situation des marchés du sucre, de nos outils industriels et de transformation. Je vous le dis avec solennité : si vous faites ces choix-là, nous sommes prêts à vous accompagner, mais nous n'accepterons en aucun cas les abandons que représente ce projet de loi.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSébastien Chenu :

Cette interdiction constitue, en vérité, l'illustration d'une écologie punitive et solidaire, qui fait le choix de sacrifier la filière sucrière, comme d'ailleurs elle a le fantasme de sacrifier l'industrie de notre pays. Alors que la France est le premier pays européen exportateur de sucre, ce dont nous devrions être fiers, l'abandon des néonicotinoïdes a eu pour conséquence une baisse de rendement généralisée, située entre 2 % et 32 % dans la région des Hauts-de-France, sans compter les pertes dans les régions plus au sud, où le temps plus doux favorise le virus. Si nous ne réagissons pas, chers collègues, nous affaiblirons durablement, inéluctablement, une filière déjà fragilisé...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGrégory Besson-Moreau, rapporteur de la commission des affaires économiques :

Quant à nous, nous refusons de porter cette responsabilité. Ce que vous proposez, chers collègues, c'est un chèque ; nous proposons un accompagnement. Ce que vous proposez, c'est précisément ce que refuse un agriculteur betteravier, qui n'a que trois souhaits quand il se lève le matin : semer, dans le respect de ses terres et de la biodiversité, récolter et transformer sa betterave en sucre, pour vivre dignement de son métier.