Interventions sur "métier"

12 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...ndu ceux qui accueillent, dans leur entreprise, les jeunes salariés dont ils ont besoin déclarer : « Écoutez, d'accord, mais n'avez-vous rien d'autre à leur enseigner ? Nous, nous avons besoin de ceci ou de cela. » En d'autres termes, ils considéraient les enseignements généraux comme superfétatoires. Or, non seulement ces enseignements ne le sont pas – en ce qu'ils concourent à l'intelligence du métier lui-même – , mais, surtout, ils élargissent la capacité à apprendre et à produire. Je me souviens d'une classe de BEP qui, à La Réunion, comptait 80 % d'absentéistes. Les enseignants avaient eu l'idée magnifique de faire un PPCP – projet pluridisciplinaire à caractère professionnel – , dans lequel les jeunes gens étaient formés aux sculptures métalliques géantes. Apparemment, aucun rapport avec ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Par conséquent, c'est une erreur, encore une fois, de croire que l'on aurait affaire à deux ordres d'enseignement hiérarchisés. Ce qui est hiérarchisé, en réalité, c'est le regard que l'on porte sur ces deux genres d'enseignement. L'espèce humaine est ainsi faite que le désir mimétique joue un rôle déterminant dans ses comportements. Si on a l'impression que ceux qui exercent tel ou tel métier le font comme une corvée, qu'ils sont au bagne et y sont maltraités, eh bien, ce métier, on n'a pas envie de l'exercer ! Autrement dit, tous les regards sur les enseignements professionnels sont socialement déterminés par celui qui regarde, non par la chose regardée. Je crois être suffisamment instruit de la réalité dont il est question pour pouvoir le dire devant notre assemblée : vous vous tro...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...e notre système éducatif, c'est d'avoir permis à notre pays de développer l'une des premières industries du monde ! Comment aurions-nous atteint ce résultat, comment toutes ces performances techniques auraient-elles été possibles sans ces cadres intermédiaires de l'outil de production, sans lesquels il n'y a pas de grande nation industrielle ? L'apprentissage présente des avantages dans certains métiers, on ne saurait en disconvenir. Je pense notamment aux métiers d'art, qui mêlent savoirs, sensibilité et un certain tour de main. Mais il existe de nombreux autres métiers où il n'est nul besoin de faire de l'apprentissage une voie de formation. On ne voit pas non plus quel en serait le bénéfice. Aussitôt achevé, nous dit-on, l'apprentissage permet de trouver du travail. Bien sûr ! Toute personne...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

..., les uns après les autres, annoncer leurs objectifs en la matière : on a parlé de 400 000 apprentis, de 500 000, de 1 million même ! Résultat : walou ! On a ensuite inventé les primes : si vous prenez un apprenti, disait-on aux entreprises, on vous donnera tant et tant. Résultat, là encore : rien. Pourquoi ? Je me souviens d'une discussion avec un responsable de l'UIMM, l'Union des industries et métiers de la métallurgie. Dans cette branche un peu spéciale, on a besoin de main-d'oeuvre. « Voilà, me dit mon interlocuteur, nous voulons organiser la formation. Cela tombe bien, ai-je répondu, je suis d'accord. Les jeunes, nous vous les donnons : il y en a 12 millions, ou 5 millions – selon ceux que vous êtes prêts à prendre en charge. Vous n'êtes pas sérieux, me dit-il. Non, lui répondis-je, c'est ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...ur le fait que les compétences étaient trop nombreuses – une accusation qui n'avait peut-être pas d'objet. L'auteur s'étonnait, par exemple, qu'une distinction soit faite entre le gros oeuvre et le second oeuvre dans le bâtiment. Encore heureux que l'on fasse cette distinction, vu que l'un et l'autre n'ont strictement rien à voir ! Il y a beaucoup de désinvolture dans l'analyse qui est faite des métiers et de la façon de les apprendre. Qualification et compétence sont deux concepts qui ont immédiatement une implication sociale : les gens regardent d'abord l'aspect du contenu des savoirs, mais une qualification, c'est un ensemble. J'ai aussi entendu certains membres du Mouvement des entreprises de France – MEDEF – dire qu'il faudrait moderniser les diplômes. « Vous n'avez qu'à le faire vous-mêm...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...c eux. De la même manière, pour Parcoursup, à peine avions-nous eu le temps de finir nos polémiques ici que, déjà, des gens proposaient, pour 200 ou 300 euros, d'aider les jeunes à rédiger les CV et autres documents. À chaque fois que l'on ouvre un espace à la marchandisation, ils se jettent dessus. Mais là, il s'agit de la vie des gens, de la reconnaissance qu'ils ont d'eux-mêmes, à travers les métiers qu'ils savent pratiquer. Ces personnes arrivent avec un certificat de compétence valable pour cinq ans. Or la durée de vie d'un modèle automobile est de sept ans. Autrement dit, le travailleur est comme un animal avec une laisse, accroché à son poste de travail, parce qu'il sait faire une ou deux choses, parce qu'il détient une compétence.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Avec une bonne qualification, il y a toujours un temps d'adaptation au poste de travail. Arriver sur un poste et savoir tout faire, cela n'existe pas, dans aucun métier. Il y a toujours un temps d'adaptation. Les certificats de compétences, s'ils venaient à se développer, seraient la première marchandise vendue par certaines entreprises. J'ajoute que l'État doit garder la main sur ces formations. N'acceptez pas, comme il est écrit en filigrane dans le texte, les écoles d'entreprises repeintes en CFA d'entreprises. Parlez avec les fédérations patronales, par ex...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...r mon bac. Les miens étaient, disons, des cadres intermédiaires. J'ai dit : « Et maintenant, qu'est-ce que je fais ? » On m'a répondu : « C'est toi qui sais : c'est toi qui as le bac ! » Dans beaucoup de milieux, le premier problème qui se pose, c'est la non-visibilité du monde : on ne sait pas, on ne connaît pas, et c'est la raison pour laquelle on fait comme papa ou comme maman, parce que leur métier est bon et honnête, etc. – vous connaissez tout cela. Il faut donc que la possibilité de l'orientation cesse d'être une espèce de gare d'aiguillage pour flux d'individus…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

...la n'existe pas ; une qualification régionale n'a aucun sens ! Le point de départ est une qualification collective. Nous ne voulons pas que le marché se charge de planifier les formations, surtout quand on voit l'échec que représente déjà l'incapacité des élites à comprendre ce qu'est un enseignement professionnel. Savez-vous que les départements côtiers n'ont pas tous un lycée professionnel des métiers de la mer ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Cherpion :

Notre collègue Jean-Luc Mélenchon vient de défendre une motion de rejet préalable avec le talent oratoire qu'on lui connaît. Je suis un peu étonné : dans ses propos, dans son analyse, certains faits m'interpellent. Pourquoi n'y a-t-il pas de lycée professionnel des métiers de la mer dans la région PACA, alors que M. Mélenchon a été ministre délégué à l'enseignement professionnel entre 2000 et 2002 ? Cela ne date pas d'hier !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Cherpion :

Qui, en effet, a créé la carte d'étudiant des métiers ? Ce n'est pas M. Mélenchon : c'est la loi du 28 juillet 2011,

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrancis Vercamer :

...ai déposé des amendements pour essayer de l'enrichir. Elle améliore certains éléments, comme la portabilité des droits ou l'accompagnement du salarié. Monsieur Mélenchon, je ne suis pas du tout d'accord avec vous sur la question de la qualification nationale. La dentelle de Calais se fera toujours à Calais, le mouchoir de Cholet à Cholet et les pipes de Saint-Claude à Saint-Claude. Pour tous ces métiers, la qualification ne pourra être que territoriale, puisqu'ils n'existent pas ailleurs. Tout ne peut pas se faire au niveau national. Enfin, madame la ministre, votre loi va changer plusieurs choses, en confiant la formation non plus à la région mais aux branches. Je tiens à vous alerter sur le danger de cette transition. Il ne faudrait pas qu'il y ait un creux pendant six, huit ou dix mois, le ...