Interventions sur "fiscal"

34 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Rabault :

Comme je l'ai précédemment souligné, lors de la conférence des présidents du 5 février, le groupe Socialistes et apparentés ainsi que le groupe de la Gauche démocrate et républicaine ont fait valoir l'alinéa 3 de l'article 104 du règlement pour s'opposer à la procédure d'examen simplifiée du projet de loi autorisant l'approbation de la convention fiscale entre la France et le Luxembourg.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Rabault :

...amené à s'exprimer sur ce texte, plutôt que de procéder immédiatement au vote, comme cela a été le cas pour les trois projets de loi précédents. Nous nous sommes opposés à l'application de la procédure d'examen simplifiée pour deux raisons : afin d'être en mesure de souligner tant les avancées que les faiblesses persistantes de cette nouvelle convention, et la nécessité d'une vraie harmonisation fiscale. Avant d'aborder le fond du texte, je tiens à revenir brièvement sur les conditions d'examen des conventions fiscales à l'Assemblée nationale, qui ne me paraissent pas optimales – j'ai un profond désaccord avec M. Waserman sur ce point. Au Sénat, c'est la commission des finances qui est saisie au fond pour l'examen de ce type de conventions ; à l'Assemblée, c'est la commission des affaires étra...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Rabault :

Le sujet de la convention étant la fiscalité, il est à mes yeux indispensable – c'est un petit point de procédure – que la commission des finances soit saisie au fond.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Rabault :

Signée il y a bientôt un an, le 20 mars 2018, par la France et le Luxembourg, cette convention vise à éviter les doubles impositions et à prévenir l'évasion et la fraude fiscales. Trois avenants sur quatre ont été pris ces treize dernières années, ce qui montre l'obsolescence de la convention de 1958. Cette obsolescence concerne trois domaines : la définition de la résidence fiscale, qui était insuffisamment précise ; l'absence de règles spécifiques permettant de refuser l'octroi des avantages conventionnels en cas de situation abusive ; l'absence d'une imposition parta...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Rabault :

Sujet très important : la convention n'aborde pas la question des rescrits fiscaux. Or c'est la publication de centaines de rescrits fiscaux par l'ICIJ – Consortium international des journalistes d'investigation – accordés par l'administration fiscale du Luxembourg à de grandes entreprises, entre 2002 et 2010, qui a lancé le scandale dit des « LuxLeaks ».

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Rabault :

Enfin – j'ai insisté sur ce point en commission des finances – , l'étude d'impact de la convention ne comporte aucun chiffre. C'est fascinant, monsieur le ministre : qu'une étude d'impact d'un texte fiscal ne comporte aucun chiffre, ce n'est pas une première – c'est déjà arrivé – mais cela n'en est pas moins scandaleux !

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Rabault :

Je vous cite, monsieur le secrétaire d'État : vous arguez que l'article 12, relatif aux redevances, aura « un impact favorable sur les finances publiques ». Nous nous demandons bien lequel, puisqu'il n'est pas chiffré et que la règle de calcul n'est même pas précisée. Ce flou me paraît très préjudiciable à l'établissement d'une vraie transparence fiscale. Si nous reconnaissons que ce texte comporte des avancées, nous n'en regrettons pas moins les nombreuses lacunes. C'est pourquoi nous nous abstiendrons.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatricia Lemoine :

Ce projet de loi tend à approuver une nouvelle convention fiscale entre la France et le Grand-Duché de Luxembourg, visant à remplacer l'ancienne convention, signée le 1er avril 1958 et devenue obsolète malgré de multiples avenants. Si les ratifications de conventions fiscales entre la France et les pays partenaires sont une obligation juridique, je tiens à vous rappeler qu'elles doivent également répondre à une exigence politique, dans la mesure où seule cett...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Nous avons débattu de cette convention fiscale entre la France et le Luxembourg en commission des finances. En réponse aux questions posées, notre rapporteur pour avis, M. Xavier Paluszkiewicz, a expliqué que le Luxembourg se livrait à une « politique fiscale agressive » mais qu'il ne pouvait être qualifié de paradis fiscal. La première question que nous devons nous poser aujourd'hui est donc : qu'est-ce que le Luxembourg ? Selon la façon do...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Par exemple. Ce rapport de force viserait à empêcher tout accord bilatéral avec le Luxembourg si ce dernier ne change pas ses règles fiscales. Le rapporteur du projet de loi au Sénat, Vincent Delahaye, explique que cette convention ne modifie en rien les « différences notables d'imposition des sociétés entre la France et le Luxembourg qui conduisent notamment à ce que certaines sociétés ou véhicules d'investissement français se domicilient au Luxembourg, réduisant ainsi la base fiscale française, alors même qu'en l'absence de ce dif...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

...tion, présidée par Dominique David, dont Jean-Paul Mattei et moi sommes les corapporteurs, sur l'impôt universel. Il s'agirait de faire comme les États-Unis d'Amérique en demandant à un expatrié de verser à son pays d'origine la différence entre l'impôt qu'il y aurait payé et celui qu'il paie à l'étranger. Nous pourrions ainsi nous assurer que le départ à l'étranger n'est pas motivé par l'évasion fiscale. J'espère que la mission d'information conclura que ce principe est adaptable et profitable à notre pays, et que nous pourrons voter tous ensemble une telle mesure. D'ici là, nous pourrions au moins prévoir cette règle simple dans des accords bilatéraux, dès lors que nous avons affaire à un pays agressif fiscalement, ce dont les rapporteurs conviennent s'agissant du Luxembourg : un contribuable ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Il est important de profiter de l'examen de cette convention pour débattre ensemble de l'évasion fiscale et des remèdes contre ce fléau, qui est bien l'un des pires maux de notre temps pour le développement de nos sociétés. L'évasion fiscale nous prive de ressources fiscales nécessaires et accentue le sentiment d'injustice dans nos États. La course au moins-disant fiscal n'est plus au stade de la petite fuite d'amateurs avares. Elle est devenue une véritable industrie, très lucrative pour les entr...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

L'heure est grave. EURODAD – European network on debt and development – a publié en 2017 un rapport indiquant qu'au rythme où la fiscalité des entreprises diminue, leur taux d'imposition pourrait être de 0 % en 2052. Dès lors, comment envisager les gigantesques chantiers politiques comme l'avenir de la planète, la transition énergétique, le maintien du plus haut niveau de service en matière de santé et d'éducation, ou la lutte pour la paix, sans cette contribution financière ? Certaines des plus grandes entreprises du monde sont...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

...sez cette expression ! Alors que les gilets jaunes et un très grand nombre de mouvements sociaux, depuis des années, revendiquent une meilleure répartition des richesses, que les inégalités mondiales n'ont jamais été aussi énormes et que les services publics français sont tous au bord de l'effondrement, il n'est plus possible de laisser filer l'imposition des sociétés. Pour cela, la coopération fiscale mondiale avance peu à peu. Cette matière relève de la commission des affaires étrangères, dont le regard et l'analyse globale sur le mouvement du monde permettent de mener une expertise sur le fond. Cela n'empêche pas que la commission des finances soit associée à l'examen de ce texte. Je ne partage donc pas l'avis de notre collègue Valérie Rabault. Évidemment, les avancées de la coopération fi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Cette convention est donc insuffisante. Elle insiste sur le travail à mener contre les doubles impositions, mais ce n'est pas contre les doubles impositions qu'il faut lutter : c'est contre l'imposition zéro ! Plutôt que de lutter de cette manière, les députés communistes proposent plusieurs choses qui, au-delà de l'OCDE, permettront de lutter efficacement pour un monde sans évasion fiscale. Il s'agirait par exemple de prendre l'initiative d'une conférence de tous les États membres de l'ONU – l'Organisation des Nations Unies – , une COP – conférence des parties – fiscale et financière mondiale. L'OCDE est l'institution internationale des États les plus riches, dont les accords s'imposent ensuite au reste du monde. De ce fait, plutôt que de s'en remettre à l'OCDE, nous pensons que l...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

En parallèle à cette initiative, l'Union européenne aurait tout intérêt à agir à son niveau pour s'unifier dans ce domaine. Il n'est pas possible d'accueillir en notre sein les États qui figurent parmi les plus permissifs du monde en matière fiscale tout en nous conformant à des règles de déficit ultra-strictes. Enfin, la France devrait être plus ambitieuse dans ses conventions bilatérales et ne pas se contenter des consensus issus de l'OCDE, que l'on pourrait qualifier de consensus mous, pour devenir un véritable acteur de la lutte contre l'évasion fiscale dans le monde. Les députés communistes ont aussi proposé, pour éviter l'évasion fis...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

...le Président de la République négocie et ratifie les traités, il a cependant besoin, en vertu de l'article 53, d'une autorisation législative. C'est la raison pour laquelle nous sommes aujourd'hui amenés à examiner la convention bilatérale signée à Paris, le 20 mars 2018, entre la France et le Grand-Duché de Luxembourg, en vue d'éviter les doubles impositions et de prévenir l'évasion et la fraude fiscales en matière d'impôts sur le revenu et sur la fortune. Ce projet de loi, qui n'est pas une convention d'harmonisation fiscale – nous le regrettons tout particulièrement – , mais une convention organisant les relations fiscales entre nos deux pays, mérite toute notre attention. C'est pourquoi le groupe Libertés et territoires se réjouit de l'initiative du groupe Socialistes et apparentés, qui a d...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

… afin que notre Assemblée puisse mener un débat approfondi sur les enjeux d'importance qu'il soulève. Réviser les dispositions d'une convention fiscale datant de 1958 et qui n'a été retouchée que par le biais d'avenants sur des aspects très ponctuels, était une nécessité, mais c'est surtout une véritable occasion, pour nos deux pays, d'aller vers plus de transparence et d'équité fiscales. Dans un contexte mondial de lutte contre l'évasion fiscale, cette convention ne doit pas être une occasion manquée. Elle doit, au contraire, être un signe for...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

En effet, elle revêt l'aspect d'une véritable réponse aux exigences de transparence fiscale de l'OCDE et elle sonne comme une convention en adéquation avec le contexte fiscal international renouvelé, mais…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Favennec-Bécot :

… elle est bien loin d'être à la hauteur des enjeux fiscaux qui existent entre nos deux pays et ne répond pas à la nécessité d'une harmonisation fiscale. Elle se caractérise surtout par une approche superficielle des problématiques auxquelles il est pourtant essentiel d'apporter des réponses concrètes et efficaces. Notre assemblée ne peut se retrancher derrière les avancées tantôt floues, tantôt incomplètes de cette convention, au prétexte que cet accord serait plus adapté que celui de 1958. Il faut aller plus loin dans la transparence et la jus...