Interventions sur "britannique"

6 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

...ssi anodin qu'il pourrait paraître au premier abord ; le président Mélenchon vient d'en faire en partie la démonstration. C'est en effet une sorte de projet de loi joker, « au cas où », rendu nécessaire à cause de la situation abracadabrantesque créée par la gestion désastreuse de la décision de retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, prise par référendum en juin 2016. La Première ministre britannique, Theresa May, ayant échoué à trois reprises à faire valider par sa majorité parlementaire l'accord peu reluisant conclu avec les représentants et représentantes des vingt-sept autres États membres, la date du Brexit, initialement prévue le 29 mars, a dû être repoussée, d'abord au 12 avril, puis au 31 octobre. Le Conseil européen du 10 avril a finalement permis un report flexible : si Theresa May ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Les traités ultérieurs, et notamment l'Acte unique européen de 1986, n'ont fait que le confirmer. Après s'en être tenus à l'écart, avec une relative bienveillance – rappelons-nous la formule de Churchill : « Nous sommes avec vous, mais pas des vôtres. » – , les dirigeants britanniques finirent par considérer que le sens pris par la construction européenne était suffisamment positif de leur point de vue pour appeler à un référendum qui permit au pays de rejoindre la Communauté en 1973. Margaret Thatcher, Première ministre britannique de 1979 à 1990, formula très clairement l'objectif ainsi poursuivi : « Tout le grand marché et rien que le grand marché. » Ce fut la ligne polit...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

La nouvelle vague conservatrice qui a suivi, avec les deux gouvernements Cameron, a accentué la libéralisation du marché du travail, durci les conditions d'accès à la protection sociale et diminué ses prestations. Ainsi, après avoir été les premiers à s'être vu infliger les médecines de cheval de la toute nouvelle doctrine néolibérale, les Britanniques ont ensuite subi une décennie d'austérité particulièrement brutale après la crise financière mondiale de 2008-2009. Pour diminuer le déficit, créé en grande partie par le sauvetage des banques, les politiques ont choisi de réduire les impôts et les dépenses – un refrain que nous avons beaucoup entendu et que nous entendrons encore dans les prochaines semaines. Déjà fortes, les inégalités ont ai...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

... près d'un enfant sur deux est pauvre au Royaume-Uni : ce n'est pas seulement un déshonneur, c'est une calamité sociale et un désastre économique. » Voilà les références d'Emmanuel Macron et les influences qui ont participé à la construction de l'Union européenne telle qu'on la connaît. D'immenses richesses face à une pauvreté extrême : c'est l'un des principaux clivages qui a structuré le vote britannique en faveur du Brexit. Ce vote de classe a en effet vu les perdants et perdantes de la mondialisation financière, les populations les plus éloignées des centres-villes, les plus âgées, les plus pauvres opter pour la sortie, tandis que les catégories socioprofessionnelles les plus aisées, urbaines, choisissaient de rester dans une Union taillée sur mesure pour leur bénéfice quasi exclusif, et ce de ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Mélenchon :

Le discours de Mme Obono visait à éclairer ce que la motion de rejet préalable que j'ai défendue a laissé dans l'ombre. Les vicissitudes de l'Union européenne ne s'expliquent pas par la fatalité mais par une politique qui a conduit les Britanniques à préférer quitter l'Union. Je suis très étonné que l'on ne se demande jamais pourquoi ils s'en vont… La seule explication que nous ayons eue, ce sont les fake news ! Elles nous ont été encore resservies tout à l'heure, toutes fraîches puis rapidement réchauffées : sur la base d'informations erronées, sans doute diffusées par les Russes, une majorité d'Anglais a pris une décision qui engage l'av...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoland Lescure :

Il est toujours possible de tenter une réécriture de l'histoire mais le fait est, vous l'avez dit, que les Anglais ont voté voilà maintenant deux ans en faveur du Brexit. Ils se sont ensuite rendu compte que ce n'était pas chose facile et, vous avez raison, le Parlement est aujourd'hui divisé comme jamais. Contrairement à ce que vous suggérez, je me garderai bien de refaire voter le peuple britannique mais j'imagine que, dans ce cas-là, il se montrerait à nouveau très divisé. La réalité est là, il faut vivre avec. Pour une fois, madame Obono, je serai d'accord avec vous : les députés européens élus par les Britanniques seront sans doute des députés fantômes.