Les amendements de François Ruffin pour ce dossier

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Car non, nous ne souhaitons pas un recul de l'âge légal de la retraite ; au contraire, nous souhaitons l'avancer. Nous souhaitons renouer avec le fil du progrès, un progrès qui, au long du XXe siècle, grâce à l'obstination du mouvement ouvrier, a vu le temps de travail diminuer, pour les enfants, d'abord, qui ne sont plus descendus à la mine à ...

Un héritage du mouvement ouvrier qui est porteur d'avenir, d'un avenir pour le mouvement écologique. Car quelle est, pour l'environnement, l'intervention politique clé ? C'est la diminution du temps de travail.

C'est de sortir nos vies, par petits bouts, de la cage de fer du productivisme et du consumérisme. C'est d'en finir avec le « travailler plus pour gagner plus pour produire plus pour consommer plus pour travailler plus », comme des hamsters dans leur roue.

Voilà le sens de notre combat, sa direction, à l'opposé du chemin que vous nous dessinez, de la régression que vous nous proposez. D'ailleurs, votre projet ne comporte pas une fois, pas une seule, le mot « écologie » ; de même, on y trouve zéro fois le mot « bonheur » ; mais 125 fois – 125 ! – celui de « finance » ! Nous voterons cette motion ...

Nous la voterons parce que tous les moyens, tous les moyens légaux, tous les moyens pacifiques sont bons pour dire non à ce gouvernement et à ce président.

Nous la voterons parce qu'un mot peut nous rassembler, sur vos bancs, à droite, comme sur les nôtres, à gauche : « démocratie ». Il y a deux semaines à peine, à l'Élysée, devant vous, députés marcheurs, le Président de la République citait le nationaliste Charles Maurras pour vous prévenir du divorce entre le « pays légal » et le « pays réel ».

C'est un diagnostic assez juste. Votre majorité dans l'hémicycle n'est plus, et depuis longtemps, une majorité dans le pays.

Votre légitimité s'est amenuisée, elle a disparu. Votre mandat n'a plus de base, plus d'appui dans le pays. Et malgré votre fragilité, malgré votre faiblesse, que vous connaissez, c'est par la force que vous imposez votre réforme ?

Seuls contre les syndicats, seuls contre le Conseil d'État, seuls contre la droite, seuls contre la gauche, seuls, surtout, contre les Français, seuls contre les deux tiers des salariés ? Le moment gilets jaunes ne vous a pas suffi ?

Vous pensez que je mens ? Vous êtes persuadés de votre popularité ? Que votre politique est approuvée ? Allez-y, alors ! Remettez vos mandats en jeu. Remportez le scrutin. Revenez avec une majorité régénérée, légitimée, pour défendre ce projet, et je me tais !

Monsieur Le Gendre, vous présidez le groupe La République en marche : allez-y, remettez votre mandat en jeu !

Vous êtes trois cents : sur les trois cents, qu'un seul, un seul se lève, et dise « je remets mon mandat en jeu », chiche, je relève le défi !

Mais vous connaissez la vérité : vous perdrez ; ici contre la droite, là-bas contre la gauche, mais vous perdrez.

Vous prendrez une déculottée ! Vous serez renvoyés à vos foyers ! Vous atteignez des abysses d'impopularité. Et c'est avec cette légitimité zéro, c'est en ayant cette trouille des électeurs, c'est avec ce décrochage du pays réel que vous proposez – pardon : que vous imposez – de revoir le contrat social entre les Français, qui prévaut depuis l...