Intervention de Guillaume Garot

Séance en hémicycle du mercredi 31 mars 2021 à 21h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Garot :

L'article 2 est utile, bien sûr, mais il est aussi insuffisant, en l'état actuel de sa rédaction.

Mme la ministre et Mme la rapporteure nous demandent de ne pas préciser le champ du développement durable, du moins de ce qu'il convient d'enseigner au titre du développement durable, car le concept est en lui-même suffisamment englobant. Or je sais d'expérience que le législateur a intérêt, en matière d'éducation, à être très précis sur ce qu'il souhaite.

En 2014, dans le cadre de la loi d'avenir pour l'agriculture – André Chassaigne s'en souvient sans doute – , nous avions voté pour « l'éducation à l'alimentation » ; tout le monde était pour. Je regrette qu'à l'époque, nous n'ayons pas suffisamment détaillé ce que nous voulions, car cet enseignement n'a pas été considéré comme obligatoire par le ministère de l'éducation nationale, et l'éducation à l'alimentation a été dispensée dans certains niveaux, mais pas dans d'autres, dans certains établissements au titre du projet pédagogique, mais pas dans d'autres. Bref, on a perdu du temps.

Si nous voulons faire oeuvre utile, il faut être beaucoup plus précis sur ce que nous souhaitons en matière d'éducation au développement durable. J'aurais d'ailleurs apprécié que M. le ministre de l'éducation nationale soit présent ici ce soir, pour entendre ce que les députés souhaitent à ce sujet.

Nous devrions d'une part préciser que nous voulons que cet enseignement soit réellement obligatoire et non pas optionnel, d'autre part définir ce que nous souhaitons voir figurer à l'intérieur de cette grande catégorie qu'est le développement durable. Pour ma part, je plaide pour que l'éducation à l'alimentation soit enseignée de la maternelle jusqu'au lycée, car les enjeux en la matière sont à la fois historiques, géographiques, sociaux, économiques, culturels et patrimoniaux.

Si nous n'écrivons pas tout cela, nous passerons malheureusement à côté des objectifs que nous entendons atteindre. J'invite donc le législateur à être aussi précis que possible, pour obtenir un résultat effectif. Vous disiez, madame la rapporteure, que c'est une liste à la Prévert, mais nous avons intérêt à entrer dans le détail, car c'est de cette manière que l'on parviendra à emmener tout le monde, à commencer par le ministère de l'éducation nationale.

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