Intervention de Agnès Thill

Séance en hémicycle du jeudi 8 avril 2021 à 15h00
Droit à une fin de vie libre et choisie — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

S'inscrivant parmi des dizaines d'autres qui visent à supprimer l'article 1er, il est loin de constituer une forme d'obstruction parlementaire, puisque ces demandes de suppression émanent de tous les bancs de l'hémicycle : il y a clairement un problème.

Je tiens d'abord à souligner l'indécence du moment choisi pour examiner ce texte – et je pèse mes mots ! Nous traversons une période pendant laquelle des personnes n'ont pas pu dire adieu à leurs proches. Et on leur laisserait entendre, à travers ce débat, qu'elles les ont laissés partir dans l'indignité ? Mais ce serait leur infliger une double peine ! Ce n'est pas du tout le moment d'évoquer cette question.

On nous assure que tout se passe bien dans les pays où l'euthanasie est légalisée. Or, après avoir interrogé des professionnels exerçant dans ces pays – je songe par exemple à la Belgique – , il apparaît qu'aucune modalité de contrôle du dispositif n'est prévue. Avant d'affirmer que tout va bien, encore faudrait-il que des contrôles existent ! La seule procédure prévue consiste à demander aux médecins de cocher des cases sur un formulaire pour dire s'ils ont pratiqué des euthanasies – légales ou illégales – et si elles se sont bien déroulées. On imagine bien qu'ils ne seront pas assez sots pour cocher la case « j'ai pratiqué des euthanasies illégales » ! Les contrôles, en réalité, sont inexistants.

On en est aussi venu à dire que tout ne se passe pas toujours mal. Mais quand il s'agit de donner la mort un homme ou à une femme, on ne peut pas se satisfaire de l'à-peu-près : tout doit être absolument parfait. Si même une seule personne avait trouvé la mort sans avoir demandé à être euthanasiée, ce serait déjà une de trop.

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