Intervention de Dominique Gillot

Réunion du jeudi 13 juillet 2017 à 11h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Dominique Gillot, sénatrice :

– Sénatrice du Val d'Oise, mon métier a été celui d'institutrice, diplômée de l'École normale de Saint-Germain en Laye. Cela dit, l'important est ce qu'on a fait de son bagage, de sa curiosité tout au long de la vie. J'ai été maire, vice-présidente d'une grande communauté d'agglomération, À ce titre, je suis très sensible au développement d'une culture commune. Je siège à l'Office depuis quatre ans, après que j'ai été rapporteur du projet de loi sur l'enseignement supérieur. Je suis très intéressée par le partage de la connaissance, le développement d'une culture commune et la transmission du savoir. Les parlementaires ont souvent tendance à s'enfermer dans leur spécialité, sans chercher à faire partager leurs compétences, à mettre leur culture scientifique au service de l'intérêt général et de la Nation. Mon engagement consiste à travailler au développement de cette culture commune, à la transmission du savoir, de la connaissance, pour élever le niveau de compétence et de responsabilité citoyenne de nos concitoyens. Les sciences humaines sont très intéressantes dans l'organisation de cette transmission, de cette communication et de ce partage, termes que je préfère à celui de vulgarisation. Les gens sont en capacité de comprendre, dès lors qu'on engage avec eux un vrai dialogue, une vraie participation, sur les enjeux de l'innovation, du progrès scientifique. Mais il faut lutter contre les croyances. Aujourd'hui, le partage entre la connaissance et la croyance est parfois très ténu. Des forces très puissantes tendent à entraîner les gens vers la croyance. Il est de notre responsabilité de les éclairer pour une meilleure perception de la science et de la connaissance, afin qu'elles priment sur les peurs et les angoisses.

J'ai travaillé avec Claude de Ganay à un rapport sur les intelligences artificielles, au pluriel. Nous avons conduit un travail d'investigation pour dresser un état des lieux des technologies qui construisent une nouvelle intelligence, une nouvelle manière de construire la connaissance, d'aborder le progrès, pour autant qu'on ne confonde pas les outils et la connaissance. On parle souvent de révolution numérique. Or, la révolution numérique n'est pas la connaissance, c'est seulement un outil. Notre travail a été concomitant au lancement par le Gouvernement du programme France Intelligence artificielle, sur lequel il faudra s'appuyer pour aller plus loin dans la recherche fondamentale, la recherche appliquée à l'innovation économique, mais aussi académique.

Je suis donc très attachée à ce que nous ayons cette démarche de communication et de partage pour rendre la connaissance scientifique accessible au plus grand nombre, de façon à construire une société plus responsable et plus citoyenne. Je suis présidente du Conseil national de la culture scientifique, technique et industrielle, dont a fait partie Cédric Villani. Ce conseil a défini une stratégie nationale de culture scientifique, technique et industrielle, qui a été intégrée dans le Livre blanc et dans la stratégie nationale de recherche. L'accessibilité de l'information justifie une préoccupation permanente de partage, de participation à la construction de la connaissance et à sa transmission.

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