Intervention de Bruno Sido

Réunion du jeudi 23 novembre 2017 à 10h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Bruno Sido, sénateur :

Vous avez présenté, en début d'exposé, des généralités sur les déchets de haute activité à vie longue, de moyenne activité à vie longue, de faible activité vie longue, etc., ainsi que les différentes options envisagées pour les stocker d'une façon réversible. Il a ainsi été question de Bure Saudron et Cigéo pour les déchets haute activité et moyenne activité vie longue, ainsi que pour les bitumes. Se pose également le problème du stockage dans l'Aube, pour les déchets de faible activité. Vous nous avez indiqué que ces installations seraient saturées d'ici une quinzaine d'années, même en cas d'extension. Ceci soulève par conséquent la question, très importante, évoquée par M. Frank Deconinck. Aujourd'hui, pour schématiser, la pointe Bic du directeur d'une centrale nucléaire est considérée, bien que n'étant absolument pas radioactive, comme un déchet, auquel il faut trouver une place. Il en va de même, par exemple, pour les bordures de trottoirs. Cette situation ne peut pas durer. Nous sommes, il me semble, dans un pays cartésien. Lorsque nous sommes face à un produit qui n'est pas plus radioactif que la radioactivité naturelle, je ne comprends pas pourquoi on persiste à le considérer comme un déchet qu'il faut stocker d'une façon coûteuse. Ce n'est pas parce que l'on a de la place qu'il faut stocker ce qui ne mérite pas de l'être. En effet, ce stockage a un coût. Ma question est donc la suivante : quand va-t-on changer de politique en la matière, en considérant qu'il faut recycler ce qui peut l'être, puisque les autres pays le font ? Vous avez évoqué a contrario l'aspect financier. Je ne trouve pas cela très éthique. Ce n'est pas parce que l'on peut recycler et vendre quelque chose que l'on doit répandre le poison. Je pense que si ces pays ont fait ce choix, c'est plutôt parce qu'ils considèrent que les produits en question ne sont plus radioactifs, donc plus dangereux et susceptibles, à ce titre, d'être recyclés.

Ma deuxième question concerne les bitumes. Vous avez indiqué qu'ils résistaient au feu d'origine extérieure, mais que l'on ne maîtriserait plus rien en cas d'auto-inflammation. Ceci signifie-t-il, ainsi que l'affirme l'IRSN, qu'il faudrait incinérer ces bitumes, pour les vitrifier, ce qui ramènerait au problème précédent, et permettrait de régler la question ?

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