Intervention de Émilie Cariou

Réunion du jeudi 23 novembre 2017 à 10h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉmilie Cariou, députée :

Je suis députée de la Meuse et ai été désignée par l'OPECST au conseil d'administration de l'Andra.

Ma première question concerne la problématique de l'information du public. Une campagne avait déjà eu lieu au début des années 2000. Ne pensez-vous pas qu'aujourd'hui une communication grand public serait de nouveau nécessaire, au-delà de la zone d'habitation proche de Bure et de Cigéo ?

Concernant la question de la traçabilité intergénérationnelle, vous partez du principe que l'ensemble de la documentation doit être accessible aux opérateurs de Cigéo, sous forme digitale et analogique, mais l'Andra n'apporte pas la preuve que des marquages de peinture enfouis sous terre seront pérennes. Considérant le caractère multiséculaire de ce projet, comment assurer, dans le temps, la bonne transmission de l'information en termes techniques, et comment transmettre l'information relative aux colis sous terre, alors même que la faisabilité technique d'un marquage traversant le temps n'est pas assurée ? De manière plus générale, comment assurer la transmission intergénérationnelle de l'information, en considérant les ruptures technologiques et langagières que vous soulignez dans vos rapports ?

Vous indiquez par ailleurs que les alvéoles « haute activité » ne sont pas étanches à l'eau : quel est l'état des recherches sur ce sujet assez préoccupant ? La non-étanchéité peut-elle laisser craindre une dissémination par l'eau ? Qu'en est-il exactement ?

Concernant les actes malveillants, vous évoquez ceux qui se sont déroulés en juin et août derniers. Quel état des lieux dressez-vous des actions menées aujourd'hui par l'Andra, en termes de sécurisation contre les actes malveillants ? Pensez-vous que l'Andra travaille, dans ce domaine, en bonne intelligence avec les services compétents, notamment le haut fonctionnaire de défense ?

Vous relevez également, dans ce rapport, que l'accident survenu sur le projet américain Waste Isolation Pilot Plant (WIPP) était dû, en partie, à des problèmes de formation du personnel. Quelle est la situation actuelle ? La formation dispensée par l'Andra au sujet du traitement des alvéoles et du suivi est-elle suffisante ? Que préconisez-vous ?

Concernant la réversibilité, j'ai compris du projet qu'à un moment donné, dans un temps géologique lointain, la roche se refermerait autour des éléments stockés. La réversibilité a donc une durée. Pouvez-vous nous apporter quelques précisions à ce propos ? Il apparaît, en effet, que les définitions données de la réversibilité sont assez fluctuantes, d'un document à l'autre.

Sur le coût du projet, nous avons bien noté vos interrogations. Je pense que cela va devoir être précisé d'urgence. Il faudrait notamment définir les éléments d'amortissement et de budgétisation des différents partenaires au projet.

Concernant les seuils de libération, il est en effet légitime de s'interroger sur la possibilité d'aller vers une harmonisation de ces sujets techniques.

Ma dernière question, enfin, porte sur le cycle du combustible RNR. Vous avez parlé du projet ASTRID. Où en est-on dans ce domaine ? À quel horizon se place-t-on, et pour quel coût ? Dans un contexte général dans lequel la part du nucléaire dans le mix énergétique est vouée à diminuer, ces efforts d'investissement sont-ils pertinents ?

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