Intervention de Emmanuel Ledoux

Réunion du jeudi 23 novembre 2017 à 10h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Emmanuel Ledoux, ancien vice-président de la CNE2, actuellement expert invité :

Il est effectivement mentionné, dans les rapports de l'Andra et de la CNE2, que les alvéoles « haute activité », d'une centaine de mètres de longueur, sont chemisées par un tubage d'acier de soixante-quinze à quatre-vingts centimètres de diamètre, prévu pour laisser passer les conteneurs de stockage de déchets de haute activité. Dans le concept actuel de l'Andra, ces chemisages ne sont pas conçus pour être garantis comme étanches. Il semble d'ailleurs assez difficile de garantir l'étanchéité à long terme d'une longue colonne de tubes métalliques. Ceci a fait l'objet de discussions pendant de nombreuses années, mais l'Andra a finalement retenu ce concept-là. Il faut bien comprendre que la sûreté à long terme du stockage, du confinement de la radioactivité provenant des déchets de moyenne activité à vie longue ou de haute activité à vie longue, est basée sur les propriétés physiques et physico-chimiques de l'argilite du Callovo-Oxfordien, formation géologique retenue comme excellente pour ce type de stockage, qui font que les radionucléides ne peuvent pas le traverser, dans des durée correspondant à leur durée de vie, pour parvenir dans l'environnement hydrologique humain. Ce n'est toutefois bien évidemment pas une raison pour faire baigner les colis de déchets de haute activité dans l'eau immédiatement. On va, pour cela, veiller à ne pas mettre les verres directement en contact avec les alvéoles : ils sont d'abord placés dans un colis primaire, en l'occurrence un conteneur en inox étanche, du moins tant qu'il est intègre, ce colis étant ensuite transformé en colis secondaire, en l'insérant dans un sur-conteneur en acier. L'acier choisi, relativement ordinaire, est celui sur lequel l'effet de corrosion est apparu comme étant le mieux modélisable, ce qui est un élément important. Actuellement, ce sur-conteneur est dimensionné pour passer la phase thermique des déchets qui est de l'ordre du millier d'années. On préfère en effet modéliser le comportement des radionucléides à basse température. Les lois sont connues, les constantes thermodynamiques aussi. Elles sont moins bien connues lorsque la température dépasse cinquante degrés.

En conclusion, la protection du verre vis-à-vis de l'eau est assurée par le conteneur et le sur-conteneur, et le confinement à long terme par les propriétés du Callovo-oxfordien.

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