Intervention de Maurice Leroy

Réunion du jeudi 23 novembre 2017 à 10h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Maurice Leroy, vice-président de la CNE2 :

Concernant le cycle RNR, la position de la CNE2 consiste à dire qu'étant donné l'existence du projet ASTRID, il faut certainement le réaliser, pour que vous puissiez prendre des décisions. Cette décision est importante. On peut, par exemple, prendre en compte le fait que l'on dispose des matières, de l'expertise, et de la compétence. Même si Superphénix a été arrêté à un moment donné, Phénix a fonctionné pendant très longtemps. En tant que scientifiques, nous considérons que, disposant des matières, de la technologie, et de recherches très avancées, menées par le CEA, cela pourrait permettre d'avoir des réacteurs significativement en avance, du point de vue de la sûreté, par rapport à tout ce qui est connu. Nous avons tendance à considérer qu'il nous faut instruire le dossier pour que, le moment venu, vous puissiez prendre la décision. Il s'agit, selon nous, d'une expérience qu'il faudrait conduire. Il faudrait que ces réacteurs soient capables de produire de l'énergie, de consommer le plutonium le moment venu, et d'être en mesure de réaliser la transmutation. Les propos de M. Frank Deconinck sur les ADS peuvent être considérés comme totalement complémentaires de cette approche. On peut, en effet, imaginer qu'un réacteur à neutrons rapides soit mis en place, produise de l'électricité, consomme le plutonium le jour venu, et que l'on fasse appel à des ADS pour brûler les actinides. Les deux ne sont pas incompatibles.

Si les recherches se développaient, et si le feu vert était donné pour fabriquer ASTRID, qui serait un démonstrateur industriel, l'horizon serait 2040. Le déploiement des réacteurs à neutrons rapides se ferait vers 2050 au mieux. La question devant laquelle nous nous trouvons est la suivante : comme il ne nous est pas possible de prévoir l'évolution du prix du pétrole, le développement de l'éolien ou encore les progrès du photovoltaïque, nous considérons qu'il s'agirait de l'un des moyens de production envisageables. Nous nous devons donc de vous apporter les éléments susceptibles de permettre la décision.

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