Intervention de Gabriel Serville

Séance en hémicycle du mercredi 13 décembre 2017 à 15h00
Questions au gouvernement — Sécurité routière en guyane

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Monsieur le ministre d'État, ministre de l'intérieur, dans la nuit du 9 décembre dernier, un terrible accident sur une route nationale de Guyane a coûté la vie à trois personnes et fait huit blessés, dont quatre en situation d'urgence absolue, portant ainsi à vingt-trois le nombre de tués sur les routes de Guyane depuis janvier 2017. Nous sommes en pensée avec les familles et les proches des victimes de la route, tant en outre-mer qu'en France hexagonale.

Monsieur le ministre d'État, comparaison n'est peut-être pas toujours raison, mais rapporté à la population locale, le taux de mortalité sur les routes de Guyane est deux fois supérieur à la moyenne nationale, déjà pourtant inacceptable. À ce sujet, qu'est-il advenu des objectifs ambitieux fixés en 2012, qui prévoyaient de passer sous la barre des 2 000 morts par an d'ici à 2020 ? Avec 3 477 décès sur nos routes en 2016, et une hausse de 8,5 % sur un an en novembre, nous sommes malheureusement loin du compte.

Aussi, nous comprenons la proposition d'abaisser de 10 kilomètres par heure la limite de vitesse autorisée sur les routes nationales. Toutefois, sans nier que la vitesse excessive et les comportements souvent dangereux demeurent des causes prépondérantes et aggravantes des accidents mortels, ne serait-il pas temps de changer notre approche de la sécurité routière en agissant d'abord en amont pour éviter ces accidents, plutôt qu'en aval pour en réduire la gravité ? Je pense ici à l'état catastrophique d'une partie de notre réseau routier, notamment en milieu rural, et en particulier dans certains territoires d'outre-mer.

Monsieur le ministre d'État, à titre d'exemple, la Guyane souffre d'un réseau routier dangereusement sous-dimensionné, complètement saturé, et dont l'état de délabrement de certains segments fortement accidentogènes est indigne d'un pays développé et soucieux de son aménagement.

Les usagers de la route sont prêts à adapter leur conduite pour que les voies de circulation soient des lieux de vie et de partage. Je souhaiterais donc connaître les mesures envisagées pour que nos routes nationales ne soient plus des passerelles vers la tristesse et la désolation.

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