Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du jeudi 22 juillet 2021 à 21h30
Gestion de la crise sanitaire — Article 7

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Je suis désolé, je ne veux pas remettre une pièce dans la machine, mais il y a des limites. Parfois la démagogie nous amuse dans l'hémicycle ; elle est inoffensive. Parfois, elle s'extrait de l'hémicycle et se retrouve sur les réseaux sociaux. Je ne crois pas, madame la députée, que votre message soit de nature à encourager les soignants à avoir confiance dans la vaccination, à se protéger et à protéger leurs patients. C'est pourquoi je me permets d'intervenir.

Je ne cherche pas du tout à sauver le bilan du Gouvernement. J'aurais pu vous parler du bilan du Ségur de la santé dont nous avons fêté la première année, ou des syndicats qui étaient la semaine dernière – FO compris – autour de la table avec moi pour cet anniversaire. Je rappelle que nous avons augmenté les soignants comme jamais auparavant.

Je ne vous parle pas de l'investissement dans l'hôpital, des changements de gouvernance, de la place donnée à des paramédicaux dans les instances de gouvernance des hôpitaux auxquels il n'avait pas accès.

Les soignants ont été parmi les premiers – avec les personnes très âgées des EHPAD – à se voir proposer des vaccins. C'était directement sur leur lieu de travail. C'est en place depuis le mois de janvier. Dans certains établissements, comme les EHPAD, 95 % du personnel, toutes professions confondues, sont vaccinés. Mais il y a aussi des EHPAD où ce taux est inférieur à 30 %.

Vous constatez qu'il ne s'agit pas un problème de communication nationale, mais davantage d'un travail de conviction locale auprès de personnes qui auront parfois une position hostile à la vaccination, qu'elles diffusent autour d'elles.

Pour ma part, je considère que ces convictions mettent en danger la vie des soignants, mais aussi celle des patients, même si c'est absolument involontaire de la part des soignants. J'en ai rencontré beaucoup en faisant le tour des hôpitaux ou des EHPAD ; certains affirment que la vaccination ne sert à rien. Ils expliquent qu'ils respectent les gestes barrières, qu'ils portent le masque et se servent de gel hydroalcoolique. Ils affirment qu'ils ne contaminent personne. Si les choses étaient aussi simples, s'il suffisait d'être très attentif pour ne pas risquer de contaminer des gens, ça se saurait.

Finalement, il y a eu des clusters dans des EHPAD et dans des hôpitaux. Les Français qui sont attachés à leur famille ne supportent pas de savoir qu'on risque d'attraper le covid dans un hôpital, qui est un lieu qui accueille des personnes fragiles. Nous voulons faire des hôpitaux et des EHPAD des sanctuaires dans lesquelles le covid n'entre plus, et pour cela nous avons besoin de vacciner, en commençant par celles et ceux qui y travaillent à sauver des vies.

Cela, madame la députée, c'est le discours de vérité ; la démagogie, je vous la laisse.

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