Intervention de Cendra Motin

Séance en hémicycle du vendredi 23 juillet 2021 à 15h00
Règlement du budget et approbation des comptes de l'année 2020 — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCendra Motin, suppléant M. Éric Woerth, président de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Bien que n'étant pas fan de superlatifs, je suis bien obligée de constater que l'exécution du budget 2020 a été extraordinaire. La crise qui nous a touchés en 2020, qui a paralysé le monde entier pendant plusieurs semaines et qui dure encore, a tout bouleversé. Au budget initial pour 2020, qui reflétait la vitalité et le dynamisme économiques de notre pays et nous redonnait quelques marges de manœuvre budgétaires, ont succédé quatre lois de finances rectificatives, le tout premier décret d'avance de la législature, et la création de deux missions exceptionnelles d'urgence et de relance.

De l'exécution budgétaire que nous sommes appelés à adopter cet après-midi, je retiendrai la très grande responsabilité dont l'ensemble des groupes parlementaires ont fait preuve pour faire face à la situation inédite dans laquelle nous nous sommes trouvés. Ensemble, nous avons permis à notre pays de traverser l'année 2020 – l'année du « quoi qu'il en coûte » –, et imaginé des dispositifs utiles et opérationnels pour aider notre économie non seulement à tenir, grâce à la mission "Plan d'urgence face à la crise sanitaire" , dont 41 des presque 70 milliards d'euros ont été dépensés, mais aussi à rebondir, grâce à la mission "Plan de relance" , dotée de 10 milliards d'euros, dont 9 milliards ont pu être consommés en 2020.

Je retiendrai également l'immense résilience de notre pays, de notre économie, de nos administrations et de nos infrastructures, qui a permis de déjouer les prévisions les plus pessimistes et de limiter la chute de la croissance annuelle du PIB à 7,9 %, alors qu'en juin 2020, le Gouvernement l'estimait à 11 %.

Évidemment, tout ceci a un coût, et le déficit public pour 2020 s'établit à un niveau qu'il n'avait jamais connu en temps de paix : 9,2 % du PIB. Mais personne, ici, n'ignore que sans les décisions que nous avons prises, le tableau serait bien plus noir encore. Si la chute des recettes fiscales de 37 milliards d'euros, due à la baisse de l'activité et de la consommation, est importante, le rebond économique et celui, impressionnant, de la consommation, ont d'ores et déjà démontré que notre stratégie de protection des emplois, des entreprises et des personnes est la bonne pour notre pays.

De l'exécution 2020, je retiendrai enfin ce qui ne se voit pas, tant le covid écrase tout : urgence et relance mises à part, l'exécution de la loi de finances a, comme ces quatre dernières années, été sincère, et les engagements financiers pris en loi de finance initiale tenus.

Si la dernière loi de règlement de la législature sort de l'ordinaire à plus d'un chiffre, elle entérine néanmoins des principes fondamentaux que nous avons su préserver tout au long de nos travaux : sincérité, tenue des engagements, adaptation, le tout au service de convictions fortes, comme la nécessaire efficacité et une meilleure lisibilité de la dépense publique et l'opérationnalité des mesures financées pour donner à nos concitoyens des droits réels. Ce sont d'ailleurs ces principes et le sérieux budgétaire retrouvé des trois dernières années qui nous ont permis d'obtenir immédiatement le soutien de nos partenaires européens lorsque nous leur avons présenté le plan de relance.

De l'année 2020, nous retenons tous des moments difficiles, des moments de découragement et de solitude. Mais n'oublions pas qu'elle a aussi été aussi l'année de la résistance, de la résilience et de la solidarité pour notre pays. La loi de règlement nous donne l'occasion de nous rendre compte de ce que nous avons traversé, de comment nous l'avons traversé – aussi bien que possible, je crois : en tout cas, soyez certains que nous avons fait de notre mieux –, et, surtout, de comment, ensemble, nous avons fini par y arriver.

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