Intervention de Alain David

L'examen de ce texte est l'occasion de revenir sur l'histoire de la protection du continent antarctique : après le traité de Washington de 1959 qui avait gelé les revendications territoriales au sud du 60e parallèle, le protocole de Madrid de 1991 avait fait de l'Antarctique une réserve naturelle consacrée à la paix et à la science.

Comme nous l'avions signalé en commission, l'examen de ce projet de loi est également l'occasion de constater que les investissements de la France sont trop faibles pour qu'elle puisse continuer à prétendre à une véritable influence diplomatique dans la zone antarctique. En effet, son budget de 18 millions d'euros dédiés à l'étude des pôles est bien inférieur aux 45 millions d'euros annuels investis par la Corée du Sud et par l'Australie – pour ne citer qu'elles –, ou aux 53 millions d'euros attribués par l'Allemagne à ses structures sur place.

Or il faut des moyens pour assurer la protection de ces espaces fragiles. Cela a été évoqué : le tourisme, par exemple, peut infliger des dégâts considérables. Un dommage irréversible n'est ni quantifiable ni assurable : il est, dans ce domaine, définitif. N'est-il pas urgent d'investir afin de contrôler et de réguler toute activité qui pourrait causer des dommages irréversibles, pour le pôle, mais aussi pour notre planète ?

Nonobstant ces inquiétudes, comme le rapporteur l'a souligné, l'approbation de l'annexe VI, au-delà sa portée normative, constituerait un geste symbolique fort, démontrant l'engagement de la France en faveur de la préservation de l'Antarctique. Aussi le groupe Socialistes et apparentés votera-t-il pour ce texte.