Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mercredi 26 mai 2021 à 21h00
Sécurité civile et valorisation du volontariat des sapeurs-pompiers — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

et pour David, Lucas et Didier qui l'accompagnaient ce jour-là et qui poursuivent inlassablement leur mission.

Depuis le 1er janvier, les pompiers de l'Hérault ont participé à plus de 26 700 interventions ; sans relâche, ils sont aux côtés des Héraultais. Rien que la semaine dernière, ils sont intervenus près de 1 400 fois – soit une intervention toutes les sept minutes – dont 945 opérations de secours urgent et d'assistance aux personnes.

En cette période de crise sanitaire, ils constituent plus que jamais un maillon indispensable dans les territoires, notamment à travers leur engagement dans la campagne de vaccination, qui ne serait pas aussi efficace sans eux. Prenons l'exemple du centre de vaccination de Béziers : s'il s'agit d'un centre communal, la parfaite collaboration entre la ville et les sapeurs-pompiers permet, quasiment depuis le début de la campagne de vaccination, de vacciner sept jours sur sept, jours fériés inclus.

Parce que les sapeurs-pompiers s'adaptent sans cesse pour répondre aux nécessités ou aux urgences vitales, nous devons nous aussi, en tant que législateur, faire évoluer leur situation – celle des professionnels comme celle des volontaires.

Je remercie donc Fabien Matras, sans oublier Pierre Morel-À-L'Huissier, pour cette proposition de loi élaborée de concert avec la FNSPF, mais également avec de nombreux députés de tous bords.

Parmi les évolutions indispensables, citons la consolidation de notre modèle de sécurité civile avec, notamment, la clarification des missions des sapeurs-pompiers et de leur périmètre d'intervention ; la modernisation du fonctionnement des services d'incendie et de secours ; sans oublier, au titre III de la proposition de loi, la nécessité de conforter l'engagement et le volontariat en octroyant des bonifications en matière de retraites, en facilitant les mutations ou encore en renforçant la protection sociale des volontaires.

J'ai d'ailleurs proposé que les sapeurs-pompiers volontaires puissent être prioritaires dans l'attribution de logements sociaux, et qu'ils puissent bénéficier d'une prime exceptionnelle versée sous la forme d'indemnités horaires.

Je ne peux évidemment pas passer sous silence la proposition d'expérimentation pendant trois ans du numéro unique 112 – expérimentation proposée au moment où les limites de notre système d'assistance aux personnes se font sentir. Au plus fort de la crise du covid-19, certains appels étaient mis en attente, pendant une durée pouvant aller parfois jusqu'à quarante-cinq minutes : ce n'est pas acceptable pour une urgence. Je rappelle qu'en cas d'arrêt cardiaque, le temps d'attente ne doit pas excéder trente secondes : nous en sommes bien loin ! En mutualisant tous les acteurs, le 112 permettra d'aiguiller chacun en fonction de ses besoins : simples soins ou urgence. Expérimenter ce dispositif est une bonne chose.

Enfin, je ne peux conclure mon intervention sans évoquer les agressions dont sont victimes les sapeurs-pompiers : crachats, insultes, guets-apens, menaces de mort et agressions sont malheureusement monnaie courante dans certains quartiers. Disons-le clairement : l'uniforme, quel qu'il soit, est devenu une cible. Or en visant les sapeurs-pompiers qui font vivre au quotidien les valeurs et les principes de notre civilisation fondés sur la solidarité et l'entraide, c'est la France tout entière que l'on vise et que l'on atteint. Cette situation est d'autant plus insupportable qu'au-delà de la vie de nos sapeurs-pompiers, c'est aussi la vie de la victime prise en charge qui est mise en danger. Et si le renforcement des protocoles opérationnels permet, dans chaque département, une meilleure coordination entre policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers, si les dépôts de plainte des sapeurs-pompiers sont facilités, beaucoup reste à faire.

J'espère ainsi que mon amendement, largement défendu sur tous les bancs, concernant la possibilité pour un pompier de déposer plainte ou de témoigner de façon anonyme, sera examiné et adopté en séance. Face aux actes d'agression, tout doit en effet être mis en place pour protéger ceux qui servent la France. Et la réponse pénale envers ceux qui les agressent doit être exemplaire. Les violences ne sont jamais une fatalité. Il est de notre devoir d'y répondre par des sanctions rapides, fermes, attendues et à la hauteur de la gravité des actes.

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