Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du vendredi 11 juin 2021 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2021 — Après l'article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Celui-ci n'est pas du tout un amendement d'appel et nous savons qu'il ne sera pas adopté ; cependant, nous persistons à le juger utile. L'an dernier, les dividendes versés aux actionnaires des entreprises du CAC40 ont augmenté de 22 % : 51 milliards d'euros ont ainsi été distribués, dans une situation pourtant difficile pour l'économie française. Quelqu'un a tout à l'heure évoqué la reprise mais, quoi qu'il arrive, la production de richesses aura connu un fléchissement majeur pendant deux ans.

Il est donc anormal que les revenus du capital ne contribuent pas à l'effort national, a fortiori s'ils sont distribués sous forme de dividendes. Selon nous, une telle contribution ne devrait pas être exceptionnelle, mais elle pourrait au moins être instaurée le temps de la crise. Nous pourrions par exemple envoyer un signal en supprimant l'abattement de 40 % sur les dividendes.

D'après le dernier bilan de France Stratégie sur la suppression de l'ISF – impôt de solidarité sur la fortune – et l'introduction du PFU, 97 % des 22,5 milliards d'euros que cette mesure a coûté aux recettes de l'État ont bénéficié aux 1,7 % de foyers fiscaux les plus avantagés. Ces cadeaux vont aux plus riches et pour beaucoup aux revenus du capital ; en temps normal, ils ne bénéficient déjà en rien à l'économie réelle puisque personne ne peut constater l'effet de ruissellement tant vanté. Mais en cette période de crise, il est d'autant plus anormal que les dividendes ne soient pas – d'une manière ou d'une autre – taxés.

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