Intervention de Emmanuelle Anthoine

Séance en hémicycle du mercredi 27 octobre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Administration générale et territoriale de l'État ; sécurités ; contrôle de la circulation et du stationnement routiers

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Anthoine :

Dans un tel contexte, les augmentations de moyens récemment décidées en faveur de nos forces de sécurité apparaissent essentielles. Les décisions qui font suite au Beauvau de la sécurité sont à cet égard d'autant plus bienvenues qu'elles étaient attendues depuis longtemps. Mais on ne peut que s'interroger sur cette attention soudaine portée à ceux qui œuvrent au quotidien pour notre sécurité, à quelques mois seulement d'une échéance électorale majeure. Cet effort en faveur des forces de sécurité intérieure, ne nous y trompons pas, est bien trop tardif. Les statistiques que je rappelais à l'instant témoignent de ce qu'il eût été nécessaire d'agir plus tôt pour enrayer une tendance inquiétante. Nous attendions ainsi avec impatience une loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure, mais celle-ci n'est jamais arrivée en discussion. Le ministre de l'intérieur la présentera opportunément à la veille des prochaines élections, mais ce ne seront que des annonces qu'il faudra prendre comme telles.

Concernant la mission "Administration générale et territoriale de l'État" , j'évoquerai pour commencer la question de la féminisation du corps préfectoral. On dénombre à peine plus de 40 % de femmes dans les primonominations au sein de la filière préfectorale, un ratio qui satisfait tout juste le seuil imposé par la loi, et il n'y a que 38 préfètes sur 132 postes, soit 28 % de femmes, les sous-préfètes ne représentant que 35 % des membres de leur corps. Nous sommes encore loin de la parité. Et le Gouvernement n'a pas réalisé d'efforts extra-légaux pour accélérer la féminisation de la préfectorale.

Qu'en est-il par ailleurs des préfets sans affectation territoriale ? Ces dernières années, ils ont représenté 50 % de l'effectif du corps préfectoral. Il s'agit d'un dévoiement de ce corps censé représenter l'État dans les territoires. Cette configuration traduit une situation de sureffectifs préjudiciable puisque le coût pour l'État est important. Elle résulte des nominations de proches par les chefs de l'État successifs… une pratique qui ne s'est pas éteinte avec Emmanuel Macron.

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