Intervention de Sébastien Lecornu

Séance en hémicycle du mardi 16 janvier 2018 à 21h30
Questions sur la politique environnementale du gouvernement

Sébastien Lecornu, secrétaire d'état auprès du ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Monsieur Brun, vous avez raison : il faut aborder cette question avec pragmatisme. Là encore, cela fait longtemps que nous en parlons. Le changement climatique vient malheureusement accentuer encore les phénomènes que vous avez décrits, notamment en Ardèche, où les sols s'assèchent de manière extrêmement rapide.

Ce sujet comporte plusieurs enjeux techniques. Il faut au préalable réaliser un effort important en matière d'économies d'eau ; je crois que cela a été fait depuis longtemps dans votre département, en relation avec la chambre d'agriculture, mais cela n'est pas le cas partout. Il faut aussi dresser un bilan économique des retenues d'eau ; parfois, la profession agricole revient vers les pouvoirs publics – préfets, Gouvernement, administration – parce que nombre de projets tombent à l'eau, si vous me passez l'expression, uniquement parce que le modèle économique n'est pas viable. Il ne faut pas se payer de mots sur le sujet.

L'été dernier, les ministres Nicolas Hulot et Stéphane Travert ont présenté conjointement une communication sur la gestion de l'eau, dans ses aspects quantitatifs. Les aspects qualitatifs – petit cycle de l'eau comme grand cycle de l'eau – seront quant à eux examinés dans le cadre des Assises de l'eau, au cours de l'année 2018. Néanmoins, quelques priorités sont d'ores et déjà applicables.

D'abord, encourager la sobriété des usages et réguler en amont les ressources ; en la matière, on doit pouvoir mieux faire – nous aurons l'occasion d'en discuter avec l'ensemble des partenaires à l'occasion du salon de l'agriculture.

Ensuite, faire émerger dans l'ensemble du territoire des solutions adaptées aux besoins et aux contextes locaux. C'est dans ce cadre que pourrait être soulevée la question de la petite hydraulique agricole, que les deux ministres sont prêts à examiner, éventuellement à titre d'expérimentation – en tout cas, il n'y a pas d'opposition de principe. L'objectif, je le répète, est d'être pragmatique : si cela fonctionne, tant mieux, si ce n'est pas le cas, tant pis.

Il faut enfin examiner un certain nombre de solutions innovantes ou, au contraire, envisager de revenir à des solutions anciennes, comme la restauration des zones humides, dispositif qui fonctionne bien, notamment dans le cadre des espaces naturels sensibles gérés par les conseils départementaux, ou la restauration de la qualité des sols.

Bref, c'est un beau sujet sur lequel nous devons travailler tous ensemble. Je suis à votre disposition pour le faire, monsieur le député.

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