Intervention de Danièle Hérin

Séance en hémicycle du mardi 16 janvier 2018 à 21h30
Questions sur l'éducation et le recrutement des enseignants

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Hérin :

Monsieur le ministre, au sein du master MEEF – métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation – , les futurs enseignants apprennent leur métier en deux ans, voire un an pour un tiers d'entre eux. Cette durée s'avère trop courte pour permettre aux étudiants d'appréhender leur profession, d'approfondir les méthodes pédagogiques et de se mettre en situation d'exercice.

Par ailleurs, la formation continue des enseignants est très insuffisante, laissant souvent les professeurs seuls face aux problèmes rencontrés avec leur classe. Si la réforme qui a abouti à la mise en place des ESPE – écoles supérieures du professorat et de l'éducation – en 2013 était positive, il s'agit maintenant de la prolonger en instaurant un continuum de formation des enseignants tout au long de la vie.

Notre défi est de développer un dispositif étalé dans le temps, susceptible de faire naître des vocations chez les étudiants, d'accompagner les candidats dans l'apprentissage de leur métier, et de donner aux enseignants les moyens de se perfectionner et d'innover tout au long de leur vie professionnelle. De telles exigences impliquent de bâtir un continuum de formation articulé autour de la licence, du master et de la formation continue, en quatre phases.

Premièrement, la licence en trois ans devrait permettre aux étudiants qui le souhaitent de découvrir les métiers de l'enseignement et de se préparer aux concours dès la première année de licence. Chaque licence disciplinaire devrait ainsi inclure des modules de pré-professionnalisation, ce qui a déjà été mis en oeuvre spontanément dans nombre d'UFR – unités de formation et de recherche.

Deuxièmement, le master en deux ans dispensé dans les ESPE devrait être allégé en reportant certains cours vers la phase 3.

Troisièmement, la phase de titularisation ou les trois premières années d'exercice devraient être envisagées comme une période de formation à part entière, permettant l'approfondissement des acquis et la confrontation à la pratique du métier.

Quatrièmement, la formation continue devrait devenir obligatoire pour tous les enseignants et être pilotée au plus près du terrain.

Monsieur le ministre, quelle est votre position, d'une part, sur la reconnaissance d'un parcours universitaire en cinq ans sanctionné par un label « master d'enseignement » et, d'autre part, sur la poursuite de la formation des « néo-titulaires » et des enseignants après le master ?

J'ajouterai enfin que nous étudions aussi la possibilité de passer le concours à la fin de la troisième année de licence.

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