Intervention de Francis Vercamer

Séance en hémicycle du jeudi 1er février 2018 à 9h30
Reconnaissance comme maladies professionnelles des pathologies psychiques résultant de l'épuisement professionnel — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrancis Vercamer :

Nous ne nions pas l'état de stress permanent dans lequel peuvent se trouver certains employés soumis à une pression quotidienne dans leur travail et confrontés de ce fait à de sérieux risques psychosociaux. Nous ne nions pas non plus que ces pressions puissent relever de stratégies managériales abusives et contraires à la responsabilité de l'employeur, à qui il revient de garantir la sécurité de ses salariés et leur état mental. Toutefois, force est de constater que la présente proposition de loi n'attaque pas le problème à sa racine.

Plutôt qu'à la mise en place d'actions curatives, nous sommes favorables à des mesures préventives à même de favoriser l'épanouissement psychologique et de préserver la santé du salarié sur son lieu de travail. Pour être réellement efficace, la lutte contre le phénomène du burn-out devrait s'insérer dans une politique de qualité de vie au travail, qui, dans une perspective large, traiterait de la prévention des risques psychosociaux tout en jetant les bases d'un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

Cette proposition figure d'ailleurs dans le rapport d'information sur le syndrome d'épuisement professionnel, remis le 15 février 2017, qui fixait comme priorité le fait de prévenir plus efficacement l'apparition de souffrances liées au travail. À la lumière de ce rapport, nous promouvons la mise en place de formations à destination des chefs d'entreprise, plus particulièrement de PME et de TPE, sur la protection de la santé psychologique de leurs salariés. Des cadres de négociation collective sur les conditions de vie au travail internes aux entreprises mériteraient également d'être favorisés afin de garantir un dialogue constructif, sous l'expertise du service de santé au travail.

Gardons enfin à l'esprit que nombreux sont les responsables d'entreprises qui prennent pleinement leurs responsabilités s'agissant de la santé de leurs salariés, en proposant, à leur échelle, des mesures efficaces pour lutter contre l'épuisement professionnel. En outre, la sensibilisation au phénomène de l'épuisement psychologique fait de plus en plus souvent l'objet de modules approfondis dans la formation des futurs managers, pour qui la santé physique et mentale au travail devient une stratégie de l'entreprise à part entière.

Pour conclure, le groupe UDI, Agir et indépendants ne soutiendra pas cette proposition de loi, qui, si elle a le mérite de réactiver un débat nécessaire sur un problème sociétal important, ne constitue pas, à notre sens, une réponse efficace et ne propose aucune mesure concrète contre l'épuisement au travail en tant que tel.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.