Intervention de Nicolas Hulot

Séance en hémicycle du jeudi 22 février 2018 à 15h00
Questions sur la stratégie de sortie du nucléaire

Nicolas Hulot, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Monsieur le député, encore une fois : nous sommes au début de 2018, par conséquent les différents scénarios sont encore sur la table. Cependant, pour l'instant, le Gouvernement a confirmé que nous sommes dans une phase de réduction de la part du nucléaire. Nous agirons dans ce sens le plus intelligemment possible, puisque nous additionnerons les intelligences des uns et des autres pour éviter tout risque de rupture d'approvisionnement.

La réduction de la part du nucléaire se produira à mesure que nous réduirons notre consommation et que nous développerons nos énergies renouvelables, mais non de manière mécanique. Il faut en effet programmer cette évolution. Il est hors de question que nous la laissions se produire dans le désordre et que nous prenions le risque d'une rupture d'approvisionnement.

Comme je l'ai indiqué à M. Brun, nous nous sommes engagés dans une transition énergétique qui repose sur la sobriété, l'efficacité, la diversification des sources de production et d'approvisionnement, notamment grâce au développement des énergies renouvelables. Pour mettre en oeuvre cette transition de manière opérationnelle, il faudra définir une trajectoire de réduction de la part du nucléaire dans le mix énergétique à partir de l'élaboration de la fameuse programmation pluriannuelle de l'énergie – PPE – , dont les travaux aboutiront à la fin de 2018.

Je l'ai dit à plusieurs reprises : je souhaite que la PPE précise le nombre de réacteurs à fermer, le calendrier de leur fermeture et les critères de choix de ces réacteurs. À ce calendrier sera associée une date d'atteinte de l'objectif de 50% de nucléaire dans la production d'électricité, date qui doit être la plus proche possible, mais doit aussi être choisie de manière réaliste.

Les études de RTE démontrent qu'à cet horizon, le système électrique pourra fonctionner avec une part d'énergies renouvelables variant entre 40% et 49%. À plus long terme, la part du nucléaire dans le mix énergétique dépendra de l'évolution de la consommation électrique, du rythme du développement des énergies renouvelables, de la disponibilité et du coût des solutions de stockage de l'électricité, et du pilotage de la consommation à l'horizon 2035.

Ma conviction personnelle est qu'on pourra atteindre le taux de 100 % d'énergies renouvelables. Je ne l'ai pas vu dans une boule de cristal. Avant d'occuper mes fonctions actuelles, j'ai fait le tour de tous les centres de recherche du monde dédiés aux énergies renouvelables. Croyez-moi : le futur est déjà en marche. J'espère pouvoir vous en convaincre dans les temps qui viennent.

En tout cas, nous devons avoir un objectif en tête : la souveraineté énergétique, ce qui signifie que devrons produire dans nos frontières l'immense majorité de l'énergie que nous consommons. Ce sera bon pour l'emploi, pour notre économie, et de manière collatérale pour la planète.

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