Intervention de Nicolas Hulot

Séance en hémicycle du jeudi 22 février 2018 à 15h00
Questions sur la stratégie de sortie du nucléaire

Nicolas Hulot, ministre d'état, ministre de la transition écologique et solidaire :

Madame la députée, vous évoquez deux problématiques. L'une porte sur la sûreté des installations nucléaires, c'est-à-dire sur la prévention des accidents d'origine naturelle ou technologique, dont le contrôle a été confié à l'Autorité de sûreté nucléaire, qui est une autorité administrative indépendante. L'autre problématique, qui est complémentaire, concerne la sécurité nucléaire, à savoir la protection des installations nucléaires contre la malveillance, qui a été évoquée précédemment.

S'agissant de la première question, l'Autorité de sûreté nucléaire a pour mission d'examiner et de contrôler les conditions de sûreté dans lesquelles les installations sont exploitées. Cette institution, vous le savez, agit en toute indépendance. Elle ne manque jamais, à chaque fois qu'elle considère qu'il existe un risque sur le plan de la sûreté, de demander à l'exploitation d'EDF d'effectuer les travaux nécessaires – nous en avons eu quelques exemples récemment. Je pense qu'elle place la barre haut, même si elle ne le fera jamais assez à mes yeux. Elle peut aller jusqu'à imposer l'arrêt d'un réacteur, le temps des travaux – c'est le cas, actuellement, d'un certain nombre d'entre eux – et doit alors autoriser la remise en service.

La centrale nucléaire du Tricastin, comme l'ensemble des centrales situées au palier de 900 mégawatts, va bientôt commencer son quatrième réexamen périodique décennal, qui va débuter par le réacteur no 1, en 2019. EDF devra donc démontrer la sûreté et la sécurité de cette centrale et, probablement, proposer des améliorations pour continuer à exploiter le réacteur no 1 après 2020, et les réacteurs nos 2, 3 et 4 respectivement après 2021, 2023 et 2025. Personnellement, pour avoir vu ses équipes à l'oeuvre, j'ai toute confiance dans l'action de l'ASN, en particulier pour garantir que l'extension de la durée d'exploitation des centrales proposée par EDF ne se fera pas au détriment de la sûreté. Nous ne sommes d'ailleurs pas certains que les autorisations seront accordées. Je resterai évidemment attentif à la mise en oeuvre complète des améliorations qui sont souhaitées par l'ASN dans le domaine de la sûreté nucléaire.

S'agissant à présent de la sécurité nucléaire, qui concerne la protection des installations nucléaires contre les actes de malveillance, elle est mise en oeuvre par l'État et par les opérateurs nucléaires eux-mêmes pour prévenir, protéger et faire face aux actes de malveillance potentiels à l'encontre d'une installation nucléaire. L'État a un rôle particulièrement important à jouer en ce domaine, comme l'a affirmé la loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, qui a été promulguée par le Président de la République le 30 octobre 2017.

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