Intervention de Frédérique Tuffnell

Séance en hémicycle du mercredi 21 mars 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Disparition des oiseaux

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Tuffnell :

Monsieur le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, en à peine quinze ans, un tiers des oiseaux ont disparu des campagnes françaises. Les journaux se sont emparés hier du sujet, mettant en avant deux études menées respectivement par le Muséum national d'histoire naturelle et le Centre national de la recherche scientifique – CNRS. Ces deux études constatent « une baisse vertigineuse » des populations d'oiseaux, notamment une chute très forte des populations d'alouettes – moins 35 % – , du pinson, de la perdrix, de la tourterelle, du merle et du pigeon ramier. La liste est longue. L'oiseau est un très bon indicateur de l'effondrement de la biodiversité, notamment parce qu'il est présent sous toutes les latitudes et dans tous les types de biotopes.

Les raisons principales de leur raréfaction sont connues : les chercheurs font ainsi remarquer que la disparition des espèces est corrélée à l'intensification de pratiques agricoles, à l'artificialisation des sols, à la diminution des prairies, des haies et des murets, qui sont des habitats précieux pour les oiseaux et les insectes dont ils se nourrissent.

Les oiseaux jouent pourtant un vrai rôle dans les écosystèmes : ils dispersent les graines, régulent les populations d'insectes et préviennent les dégâts causés par les ravageurs. Ils sont l'âme des milieux agricoles.

Si le déclin des oiseaux s'est accéléré ces vingt-cinq dernières années, il est encore possible d'enrayer cette dynamique. L'ouverture de nouveaux parcs nationaux, de réserves naturelles, la création de programmes comme Natura 2000 nous laissaient espérer que la chute de la biodiversité allait se stabiliser. Mais non : cette baisse catastrophique continue.

Dès aujourd'hui, il faut tendre vers des dispositifs plus respectueux de l'environnement. La reconquête de la biodiversité est une responsabilité collective : c'est un devoir qui incombe autant à l'État qu'aux collectivités et aux citoyens. C'est notre avenir qui est en jeu.

Monsieur le ministre d'État, sommes-nous capables de changer de paradigme et d'engager la France dans une transition écologique aussi ambitieuse que notre transition énergétique, ou sommes-nous condamnés à une succession de printemps silencieux ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.