Intervention de Agnès Firmin Le Bodo

Séance en hémicycle du mercredi 4 avril 2018 à 15h00
Questions sur le financement des grandes infrastructures

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Firmin Le Bodo :

Madame la secrétaire d'État, la politique maritime de la France a trop longtemps été ignorée ou maltraitée. Or, dans une économie mondiale libre et ouverte, un grand État tel que la France, qui possède la plus grande frontière maritime d'Europe, ne peut ignorer que la maîtrise des flux maritimes est primordiale pour que notre pays et l'Union européenne restent de grandes puissances économiques. Pour mettre en oeuvre une politique stratégique en la matière, il faut des infrastructures efficaces et des ports forts et agiles.

Bien que concurrencé, le port du Havre a connu une progression de 10 % sur l'ensemble des trafics maritimes en 2017. Pour accompagner ce développement, les opérateurs soutiennent de nombreux projets. Ceux-ci sont non seulement nécessaires au maintien et à l'augmentation des trafics – tel est notamment le cas du développement du fluvial et du fret ferroviaire – , mais aussi indispensables pour le développement de nouvelles activités génératrices d'emplois, telles que la production d'énergies renouvelables, marine ou éolienne, par exemple.

Les acteurs de la place portuaire havraise s'interrogent sur le financement de ces investissements. Face à un paysage maritime en mutation, notamment à l'augmentation de la taille des navires et à la constitution d'alliances qui pèsent sur la concurrence, ces investissements sont nécessaires et attendus. Les acteurs se structurent et se rassemblent pour porter leur projet auprès de Bruxelles. Collectivités territoriales, agence de développement, représentants des ports maritimes et fluviaux, chambre de commerce et d'industrie, tous souhaitent agir ensemble pour que les ambitions portuaires normandes soient enfin défendues et que les financements les accompagnent.

L'État prendra lui aussi, je n'en doute pas, sa part dans ce travail, notamment en réfléchissant à sa politique en matière de dividendes et de fiscalité. Pouvez-vous, madame la secrétaire d'État, apporter des précisions quant au modèle économique que vous envisagez pour le port du Havre et, au-delà, pour les grands ports stratégiques ?

Par ailleurs, pour qu'un port comme celui du Havre fonctionne bien, il faut que sa gouvernance soit dynamique et efficace. Si la gouvernance exclusivement régionale que certains réclament ne me semble pas adaptée à la taille et au rôle stratégique de grands ports tels que Le Havre, Marseille ou Dunkerque, il nous faut néanmoins revoir les façons de gérer ces établissements, afin d'y introduire une proximité, un dynamisme constructif et une cohésion, notamment sur l'axe Le Havre-Rouen-Paris. Il nous faut donc repenser un modèle qui a montré ses limites. Quelles sont, madame la secrétaire d'État, vos axes de travail pour faire évoluer cette gouvernance ?

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