Intervention de Danièle Obono

Séance en hémicycle du mardi 17 avril 2018 à 15h00
Immigration maîtrisée droit d'asile effectif et intégration réussie — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

… accès de tous et toutes à l'apprentissage de notre langue.

La France insoumise défend une politique raisonnée et réaliste parce qu'humaniste et solidaire, une politique qui se fonde sur ce qui non seulement façonne notre République mais, plus profondément, fonde une société.

Notre pays est un mélange de personnes d'origines diverses qui en font la force et la richesse. Il demeure parce que nous choisissons politiquement de former une communauté et d'avancer ensemble. Seul ce constat peut construire une véritable politique migratoire par et pour le peuple. Le reste, comme ce projet de loi, ce ne sont que des instrumentalisations dangereuses destinées à faire reculer les luttes communes contre les inégalités et les injustices.

Au fond, ce projet de loi – et c'est peut-être sa plus grande inconséquence philosophique – fait bien peu honneur à l'histoire de notre pays, celle d'un peuple qui, en 1793, affirmait : « La résistance à l'oppression est la conséquence des autres Droits de l'homme » ; qui, en 1946, protégeait les combattants et combattantes de la liberté, le peuple de Briançon, de Calais, de la Chapelle, ce peuple des plus de 470 associations qui sont vent debout contre votre projet de loi, monsieur le ministre d'État, ce peuple qui accueille celles et ceux que l'État laisse à la rue, ce peuple qui n'est pas dupe de vos postures démagogiques parce qu'il sait que son humanité est intimement liée à celle des autres.

Je conclus, mesdames et messieurs les députés, sur ces mots de la poétesse allemande May Ayim :

« J'irai encore un pas plus loin à la plus extérieure des périphéries là où mes soeurs se trouvent et mes frères sont debout là où notre LIBERTÉ commence je ferai encore un pas, toujours un pas de plus et je m'en retournerai quand je veux, si je veux sans borne et sans honte. »

Je vous pose donc à nouveau cette ultime question, mesdames et messieurs les députés : à quel chapitre de l'histoire voulez-vous appartenir ?

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