Intervention de Sabine Rubin

Séance en hémicycle du mercredi 23 mai 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique de la ville

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabine Rubin :

Monsieur le Premier ministre, hier, cinq questions ont été posées pour rappeler les manques ressentis par les habitants des quartiers populaires, périurbains et ruraux. Élue du 93, je pourrais compléter la liste : pannes d'ascenseurs récurrentes dans des logements sociaux bientôt liquidés par la loi ÉLAN ; trains de banlieue bondés ou suppression des petites lignes dans les zones rurales ; agressions à l'arme blanche dans les établissements scolaires après la réduction du nombre d'AED – assistants d'éducation ; constructions sur des sols pollués quand s'aiguisent les appétits des promoteurs ; suppression des contrats aidés alors que les travailleurs sociaux n'ont jamais été autant sollicités. Je m'arrête là, deux minutes ne suffisant pas pour dresser un inventaire complet.

À défaut d'une politique publique conséquente, vous organisez maintenant l'impuissance de l'État ; il faut désormais s'en remettre à l'action des particuliers ou des grandes entreprises, qui devraient proposer des stages alors qu'elles ne créent pas d'emplois. L'éloge des « mamans » fait par le Président de la République est émouvant – bien qu'un tantinet sexiste. Cependant, il aurait mieux valu soutenir ces mamans par des actes, en votant la proposition de loi de nos collègues communistes visant à lutter contre le temps partiel subi. À défaut d'une politique sociale, vous ne proposez que du contrôle social. L'intervention de l'État ne peut se résumer aux seules interventions policières.

Pourtant, des solutions neuves et pragmatiques existent. Pour apaiser les relations entre les citoyens et la police, nous avions proposé la remise d'un récépissé en cas de contrôle d'identité : vous l'avez refusé. Pour lutter contre les trafics de drogue qui rongent nos quartiers, il serait possible de légaliser et d'encadrer le commerce du cannabis. Voilà quelques idées neuves.

Permettez-moi, monsieur le Premier ministre, de vous rappeler une seule réalité, qui résume bien toutes les autres : « Le moins bien doté des établissements scolaires parisiens est mieux doté que le plus doté des établissements de la Seine-Saint-Denis. »

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