Intervention de Thierry Benoit

Séance en hémicycle du samedi 26 mai 2018 à 9h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Article 11

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThierry Benoit :

Naturellement, je ne voterai pas ces amendements et je ne serai pas le seul du groupe UDI à ne pas le faire.

Monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, monsieur le président de la commission des affaires économiques, chers collègues de la majorité, depuis un an, vous travaillez à révéler au grand public l'interdépendance entre les différents acteurs de la chaîne : les producteurs, les transformateurs – industriels, artisans, PME – , les distributeurs – commerçants – , les consommateurs et, dans l'intervalle, les restaurateurs. Depuis un an, vous avez encouragé l'ensemble des acteurs à se parler.

Vous voulez conduire l'agriculture française en promouvant la notion de qualité. Vous voulez lier agriculture, nutrition et santé, avec des traits d'union entre les trois mots – c'est du moins ce que je comprends, monsieur le ministre, de ce que vous souhaitez faire. Vous vous inscrivez dans les pas de vos prédécesseurs – je me souviens ainsi que Michel Barnier, ministre de l'agriculture, avait voulu encourager la consommation de cinq fruits et légumes par jour. Monsieur le ministre, si vous réussissez – et je pense que vous le pouvez – à orienter l'agriculture vers une nutrition plus équilibrée en glucides, lipides et protides et à promouvoir une éducation à la nutrition qui recouvre le bien-manger, l'activité physique et l'activité culturelle, tout cela ira dans le sens d'une société qui vit mieux et, comme le disaient Richard Ramos et Marc Fesneau, d'une alimentation accessible à tous.

De grâce, laissons la liberté ! Les filières végétales se développent et se structurent : c'est très bien et cela se traduit par de la diversité dans les menus. Ici même, à l'Assemblée nationale, j'ai vu, en dix ans, les menus évoluer et nous avons désormais systématiquement à la carte un plat végétarien, ce qui n'était pas le cas voilà dix ans, ni même cinq. Les choses évoluent. Pour les députés ou pour l'ensemble des Français, dans les restaurants et les cantines, il faut laisser se révéler le choix de la diversité. C'est à la société de construire et de faire évoluer, avec le temps, l'accès à une nutrition diversifiée et variée, si possible en circuit court et, si possible aussi, avec des labels tels que le bio et le label rouge, ou avec les produits certifiés et peut-être d'autres labellisations qui relèvent aussi de l'esprit dans lequel nous travaillons aujourd'hui sur la nutrition et la santé. Sans doute en reparlerons-nous un peu plus tard.

Il n'y a pas cependant pas lieu de l'imposer par des amendements. Je gagnerai du temps en disant que la question est la même à propos de l'appellation de « steak » végétal : laissons les choses évoluer, laissons la société s'approprier ces éléments. Ne compliquons pas la démarche du ministre, qui veut révéler aux consommateurs français, européens et mondiaux que nous avons, comme nous le disons depuis le début de la semaine, les meilleurs agriculteurs du monde qui, parce qu'ils sont les meilleurs, mettront à la disposition des industriels, des distributeurs, des restaurateurs et des consommateurs des produits nobles et de grande qualité, diversifiés et accessibles à tous.

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