Intervention de Stéphane Travert

Séance en hémicycle du samedi 26 mai 2018 à 9h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Article 11

Stéphane Travert, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Je ne redirai pas ce que j'ai dit tout à l'heure, mais je rappellerai très amicalement à Mme la présidente de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire que jamais je n'ai pu dire qu'un repas végétarien n'était pas un repas équilibré.

J'ai trop d'attachement à ce que peut être ma liberté personnelle, ma propre liberté, pour vouloir entraver celle des autres. Les hommes et les femmes de ce pays sont libres de manger ce qu'ils veulent, comme ils le veulent et dans les quantités qu'ils veulent, le rôle de l'État étant de les informer sur les risques et sur la nature de ce qu'ils font et, en fonction de la quantité de produits qu'ils mangent, sur les risques qu'ils doivent assumer et que personne ne doit assumer à leur place.

Nous devons avoir cette liberté de choix pour tous, car nous appelons à la qualité alimentaire et nutritionnelle pour nos enfants. Les outils d'incitation que nous avons mis en place en commission des affaires économiques permettront d'avancer. Regardez les progrès réalisés, regardez la société : dans les restaurants, de la petite pizzeria au restaurant gastronomique, on trouve la plupart du temps des menus végétariens ou des alternatives végétariennes sont proposées.

Il en va de même dans la restauration collective, mais, pour cette dernière, la question est de savoir – et cela a fait l'objet des discussions à propos de l'article 11 – comment la préparer à franchir ce cap et lui permettre de proposer des alternatives végétariennes, mais sans contrainte : comment, afin de pouvoir proposer des alternatives végétariennes, disposer d'une offre structurée qui réponde à cette demande et permette de laisser le choix ?

Il faut aussi évoquer le Conseil national de la restauration collective. Nous allons, bien évidemment, empoigner ce débat avec tous les acteurs, parce que nous avons besoin d'avancer et de construire des solutions. Je crois à l'incitation plutôt qu'à la contrainte et j'ai déjà eu l'occasion de dire que nous allions retravailler l'arrêté de 2011.

Il faut éduquer, car éduquer, c'est aider et accompagner les enfants pour qu'ils puissent, plus tard, user de leur libre arbitre et faire des choix qui correspondent à la vie qu'ils ont envie de mener.

Misons donc sur l'éducation au goût. Faisons en sorte que la loi ne soit pas trop bavarde. J'ai en effet le souvenir du quinquennat précédent, marqué par une très importante inflation législative.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.