Intervention de Stéphane Travert

Séance en hémicycle du dimanche 27 mai 2018 à 9h30
Équilibre dans le secteur agricole et alimentaire — Après l'article 11 septdecies

Stéphane Travert, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

L'amendement rend obligatoire le Nutri-Score, ce qui ferait courir le risque de voir l'Europe nous demander de supprimer ce que nous avons eu du mal à développer. En effet, le Nutri-Score est une belle démarche, que je salue, que j'ai même signée le 31 octobre dernier avec Agnès Buzyn et Benjamin Griveaux, aujourd'hui porte-parole du Gouvernement et alors à Bercy, et à laquelle nous croyons.

Mais rendre obligatoire la diffusion d'un message particulier à la télévision serait inopportun, car il s'agit d'une démarche volontaire des entreprises et des industriels souhaitant communiquer sur la valeur nutritionnelle de leurs produits. Je veux souligner le risque européen dans le choix que nous avons à faire, mais je ne remets pas en cause le Nutri-Score. Le Gouvernement, avec la ministre des solidarités et de la santé, soutient ce dispositif, et nous reconnaissons le travail accompli par Olivier Véran sur ce sujet. Sur le fond, je suis d'accord avec lui pour rappeler ce que peut apporter le Nutri-Score en matière d'information des consommateurs. Mais nous avons aujourd'hui un dispositif auquel participent volontairement des entreprises, comme Fleury Michon, dont vous avez parlé, qui a été l'une des premières à le rejoindre. Des entreprises de la grande distribution font également la promotion de ce logo, et nous avons besoin d'inciter tout le monde à rejoindre cette démarche, qui date seulement d'octobre dernier.

Il est nécessaire d'obtenir un retour d'expérimentation : quel est l'impact sur les consommateurs ? Quel est l'impact dans le choix d'un produit ? Nous savons ce qu'il s'est passé depuis qu'ont été mis en place les classements énergétiques pour les appareils électroménagers : chacun essaie d'acheter, en fonction de ses moyens, un équipement classé A, qui est moins énergivore qu'un autre classé B, C ou D. Ces classements ont apporté une clarification de la consommation énergétique de ces produits. Nous essayons de reproduire ce dispositif pour la qualité nutritionnelle avec le Nutri-Score, et j'encourage à ne pas le mettre en danger. Nous avons eu les plus grandes difficultés à le monter et nous dialoguons avec la Commission européenne pour pouvoir continuer à l'expérimenter, afin qu'il devienne utile et efficace. L'objectif est de manger des aliments de meilleure qualité, et, pour ce faire, les choix des consommateurs doivent s'opérer dans la plus grande transparence.

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