Intervention de Christophe Castaner

Séance en hémicycle du mardi 5 juin 2018 à 9h30
Questions orales sans débat — Dispositif 1 % artistique

Christophe Castaner, secrétaire d'état chargé des relations avec le Parlement :

Monsieur le député, je voudrais tout d'abord excuser Françoise Nyssen, dont l'actualité est chargée, du fait tant de la situation de l'audiovisuel public que de l'examen dans cet hémicycle, jeudi matin, de la proposition de loi relative à la lutte contre les fausses informations.

Vous évoquez un sujet important, celui de la place de la culture dans la ville, dans l'espace public et dans l'appropriation citoyenne. Très souvent, on le sait, l'accès à la culture est freiné par les portes des musées, qui apparaissent comme des interdits. Ce blocage est rarement lié au prix d'accès à ces établissements. On connaît l'importance de ces projets artistiques et culturels dans la fabrique urbaine, pour reprendre l'intitulé du rapport que vous évoquez, et la nécessité de les soutenir.

Cela peut se faire de différentes façons, soit par un investissement obligatoire, qui comporte certaines limites, que vous avez vous-même évoquées, soit en réaffirmant que l'intervention artistique doit être partie prenante du processus même de transformation de la ville. Les auteurs du rapport auquel vous faites référence préconisent de ne pas créer de dispositif « 1 % artistique », mais de donner l'opportunité aux maîtres d'ouvrage et aux opérateurs de délibérer librement pour favoriser la présence de l'art dans la fabrique urbaine.

Deux écueils se présentent en effet : d'abord, celui du surcoût automatique ; ensuite, celui de la commande politique. En tant qu'élu local, vous avez dû être confronté à la difficulté de porter un jugement sur la qualité de certaines créations artistiques lorsque vous opériez votre choix.

Le ministère de la culture souhaite également privilégier cette solution non réglementaire, qui ne créerait pas de contrainte supplémentaire dans le processus d'aménagement et ne constituerait pas une charge nouvelle pour les collectivités. Comme je l'ai dit, il importe de réaffirmer le rôle de l'intervention artistique. Aussi, des clauses culture pourraient être intégrées dans le cahier des charges des contrats passés entre, d'une part, les collectivités publiques et leurs opérateurs, et d'autre part, les entreprises de travaux publics et de la construction. Elles pourraient prévoir des interventions artistiques, sur le fondement d'expérimentations réussies.

La Société du Grand Paris a aujourd'hui intégré cette dynamique. Votre expérience à Lyon montre que l'on peut effectivement adopter un état d'esprit qui guide une telle démarche. Celle-ci a évidemment vocation à être soutenue par le ministère de la culture. Un tel accompagnement peut passer par la création de programmes d'expérimentation afin de valoriser les expériences réussies.

La ministre de la culture et ses services saluent donc les recommandations de ce rapport, qui vont dans le bon sens, celui d'une meilleure inclusion des habitants et des projets culturels. Ces interventions en direction des territoires, en particulier des zones urbaines, peuvent s'appuyer sur l'itinérance et le hors-les-murs pour favoriser les pratiques, la découverte et la diffusion de la culture.

Les conclusions de ce rapport rejoignent ainsi les priorités de la ministre, en particulier le plan « Culture près de chez vous », auquel vous avez fait allusion, qui vise à favoriser l'accès à la culture de ceux qui en sont aujourd'hui les plus éloignés. Nous devons sans cesse poursuivre cette ambition.

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